SEURAT - (1851-1891).

Georges SEURAT - page 2-3 Tableaux et œuvres SEURAT Biographie

SEURAT est né dans un milieu bourgeois, pionnier du pointillisme et du divisionnisme qu'on peut qualifier d'impressionnisme scientifique et qui étudie les divisions de la matière à celle de la lumière.

Georges SEURAT, né le 2 décembre 1859 à Paris, mort à Gravelines le 29 mars 1891. Il était le pionnier du mouvement Néo-Impresssionniste, pointillisme.

Depuis germinal 1874, chaque printemps voyait refleurir, proxime du boulevard des Italiens, une compendieuse exhibition de peintres claires, dans un groupement sympathique où se remarquèrent, dès la première heure, Edgar Degas, Claude Monet, Camille Pissarro, Armand Guillaumin, Alfred Sisley, Auguste Renoir, Mme Berthe Morisot, même, un moment, M. de Nittis, avec le rutilant, l'intermittent Paul Cézanne, le disparu Gustave Caillebotte, et, un peu plus tard, miss Mary Cassat, Américaine, Louis Forain, Jean-François Raffaëlli (devenu quasiment officiel), l'évocateur Odilon Redon, Paul Gauguin et le Vénitien Federico Zandomeneghi. Le public s'habituait presque, lorsqu'à la huitième de ces expositions, rue Laffitte, en floréal 1886, éclata, parmi ces évolutionnistes, une effrayante révolution : la Commune fut proclamée dans l'art pour un homme de vingt-six ans, qui suivait l'audacieux et doux Camille Pissarro, Blanqui du pinceau, avec le si intelligent et tout jeune alors Parisien Paul Signac ; dans une toile immense, où s'inscrivaient au moins trente personnages de grandeur naturelle, était, pour la première fois, appliquée, en sa rigueur scientifique, la théorie du mélange optique, de la division du ton, aperçue par Antoine Watteau et Eugène Delacroix, et c'était Un Dimanche à la Grande-Jatte, par Georges-Pierre Seurat, durant quatre années précédentes élève de Henri Lehmann, à l'école des Beaux-Arts. Sous un flamboyant ciel d'été, au plein du jour, la Seine irradiée, de pimpantes villas sur la rive opposée, de petits bateaux à vapeur, des voiles, des yoles joyeuses cheminant sur le fleuve, et, sur un chemin, près de nous, maint promeneur, maint flâneur étendu sur l'herbe cyanée ou pêchant mollement, des jeunes filles, une nourrice, une vieille grand'mère dantesque en bonnet, un canotier vauté, fumant sa pipe sans distinction, dont le pantalon clair entièrement dévoré du bas par un implacable soleil, un roquet pourpre foncé, un papillon roux, une jeune mère et sa petite fille en blanc à ceinture saumon, deux Saint-Cyriens, des jeunes filles encore dont l'une fait un bouquet, une enfant aux cheveux rouges en robe bleue, un ménage avec bonne portant le bébé, et, sur l'extrême droite, le couple hiératique et scandaleux, jeune élégant donnant le bras à sa gommeuse compagne tenant en laisse un singe jaune, pourpre, outremer. Il y eut des cris, mais la Révolution, victorieuse, coucha sur le champ de bataille : son succès furt immédiatement célébré dans la Vogue, en une étude savoureuse, logique et bien renseignée, de Félix Fénéon, qui devint ensuite cette rare brochure, les Impressionnistes en 1886, dont le bibliopole Léon Vannier detient encore quelques exemplaires.

Le chromatiste wagnérien, signataire de cette retentissante, était né à Paris, et même rue de Bondy, derrière l'Ambigu-Comique, le 2 décembre 1859 (sombre anniversaire), d'un mère parisienne et d'un père champenois, officier ministériel, qui cultive aujourd'hui un jardin en province, sans vain souci littéraire ni artiste. Au collège jusqu'à seize ans, Georges Seurat entrait ensuite à l'école des Beaux-Arts, on l'a dit ci-dessus, puis, « engagé conditionnel », portait l'arme à Brest, un an, enfin, avec un hoir possible, était rendu à la liberté. Esprit attentif et réfléchi, le jeune homme faisait de nombreuses stations dans les bibliothèques, où il consultait les livres d'art, et aux musées du Louvre, où il étudiait des procédés, mais toujours, avec son ami Aman Jean, peintre, il revenait à la chapelle des Saint-Anges, en l'église de Saint-Sulpice, où les fougueuses fresques d'Eugène Delacroix l'hypnotisaient. Deux écrits, bien lus, lui furent, en ce temps, très suggestifs : la Grammaire des arts du Dessin, par Charles Blanc, De la Loi du contraste simultané des couleurs et de l'assortiment des objets coloriés, par Michel Chevreul. Aussi, il déambulait fort « tant au dilucule qu'au crépuscule, par les compites et quadrivies de l'alme, inclyte et célèbre urbe que l'on vocite Lutèce », poussait même ses excursions jusqu'à Chailly-en-Bière et Barbizon, toujours une boite de peinture à la main, prenant, sur de petits panneaux, mainte utile note evec ses pinceaux, et, déjà, divisant le ton, tant soit peu. Première manifestation publique, en 1883, au Salon officiel du Palais de l'Industrie, où il faisait recevoir un portrait au crayon, grandeur naturelle, de son ami Aman Jean, que le livret intitula cocassement Broderie, titre d'un autre crayon, refusé --- pourquoi? Mais le véritable début de Georges Seurat fut à la libre exposition du baraquement B de la cour des Tuileries, le 25 floréal an 92 (15 mai 1884 --- vieux style). Agé seulement de vingt-cinq ans, il montrait là, déjà, une très grande toile, Baignade (Asnières), où de l'eau, de l'air, le pont du chemin de fer, des barques, des arbres frémissants, avec sept hommes ou enfants, habillés ou nus, se baignait ou voautrés sur l'herbe ; la toile fut peu vue, mais l'effort était grand.

(Georges SEURAT - Dessin de Maximilen Lucé)

A suivre en page 2 ...,

Jules CHRISTOPHE

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Extrait de: Les hommes d'Aujourd'hui - Librairie Léon Vanier - 9e volume.

N°368 Spécial Georges SEURAT - texte de: Jules CHRISTOPHE.

SEURAT - (1859-1891) - Georges SEURAT - Pointilisme - Néo-Impressionnisme

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