SEURAT - (1851-1891) - Pointillisme.

Georges SEURAT - page 2-3 Tableaux et œuvres SEURAT Biographie

La Grande Jatte de Georges SEURAT, il exploita seulement la Basse-Normandie; Honfleur et Bayeux ; la Picardie maritime ; Asnières, Courbevoie et Saint-Denis dans la Seine ; ses deux études de la Grande-Jatte.

Cependant se formait, le 23 prairial de la même année, la Société des Artistes Indépendants, peintres, sculpteurs, architectes, graveurs et dessinateurs, qui aboutit, en frimaire, toujours 1884, à une exhibition de trois cents toiles ou dessins, au pavillon de la Ville de Paris (Champs-Elysées). Naturellement, Georges Seurat en était, mais il n'y montrait qu'une étude de la Grande-Jatte, un portrait au crayon, et neuf croquetons sans très grande importance. En 1885-1886, il envoya des tableaux à New-York et à Nantes ; enfin, avait lieu la printanière exposition de la rue Laffite, où, pleinement décidé, le jeune artiste livrait sa grande bataille ; il avait l'âge de Bonaparte ou pont d'Arcole. Amsterdam, en 1888, la Société des XX de Bruxelles, en 1887 et 1889, eurent aussi de ses toiles, ainsi que les vernales expositions des Indépendants de Paris, aux pavillons de Flore et de la Ville de Paris, en 1886, 1887, 1888, et l'automnale exhibition des mêmes artistes dans une salle de la Société d'horticulture, l'an dernier ; chez eux encore, au cours la Reine, sont appendus, en ce moment, dix cadres de lui.

Paysagiste, Georges Seurat exploita, seulement, la Basse-Normandie : Honfleur et Bayeux ; la Picardie maritime ; Asnières, Courbevoie et Saint-Denis dans la Seine ; des effets calmes et doux, où s'établissent des harmonies grises ; dans cette tonalité paisible, sont délicieuse ses deux études de la Grande-Jatte, cette année (nos 733 et 734 du catalogue). Comme portraitiste, il sera exactement apprècié avec ces deux crayons : Paul Alexis et Paul Signac, réunis sous le numéros 735, si bien observés, si justes, et de quel irréprochable dessin.

Peintre de vie contemporaine, il a à son actif des intérieurs de cafés-concerts, une parade de cirque, cette exquise et naïve Poseuse de 1887, un peu cagneuse et grêle, et bien fémininement, plus pure et plus suave que l'idéale Source du père Ingres, --- sait-on? Laquelle Poseuse reparut, dans sa même pose, les mains simplement croisées un peu au-dessus du pudendum, l'année suivante, dans un grand tableau, avec deux pretty and young girls, vues de dos et de profil, se rhabillant, avec, auprès d'elles, l'or de quelques oranges, le vert des bas, un chapeau de paille à plumes blanches, une ombrelle pourpre, d'autres chapeaux, des jupes ici bleues, là-bas violettes, un divan rouge, et au fond de l'atelier, de biais, une partie du tableau de bataille Un Dimanche à la Grande-Jatte. Aujourd'hui il triomphe avec Chahut, dénouement d'un quadrille fantaisiste sur une scène de Montmartre, où, avec leurs dégingandés partenaires, deux petites femmes envolées ont l'air d'accomplir des rites sacrés comme Wakiem et Taminah, du Kampong javanais.

Georges Seurat, on l'a compris de reste, sait pourquoi il peint et dessine de la sorte ; il est en possession, aujourd'hui, d'un système ferme, précis, lucide. Voici : l'Art, c'est l'Harmonie, l'Harmonie, c'est l'analogie des Contraires, l'analogie des Semblables --- de ton, de teinte, de ligne ; le ton, c'est-à-dire le clair et le sombre ; la teinte, c'est-à-dire le rouge et sa complémentaire le vert, l'orangé et sa complémentaire le bleu, le jaune et sa complémentaire le violet ; la ligne, c'est-à-dire les directions sur l'Horizontale. Ces diverses harmonies sont combinées en calmes, gaies et tristes : la gaieté de ton, c'est la dominante lumineuse ; de teinte, la dominante chaude ; de ligne, les lignes montantes (au-dessus de l'Horizontale) ; le calme de ton, c'est l'égalité du sombre et du clair, du chaud et du froid pour la teinte, et l'Horizontale pour la ligne ; --- le triste de ton, c'est la dominante sombre, de teinte, la dominante froide, et, de ligne, les directions abaissées. Maintenant, le moyen d'expression de cette technique, c'est le mélange optique des tons, des teintes et de leurs réactions (ombres), suivant des lois très fixes, et le cadre n'est plus, comme au commencement, blanc simplement, mais opposé aux tons, teintes et lignes du motif.

C'est logique, trop peut-être. Forsan!

Jules CHRISTOPHE

(Georges SEURAT - Dessin de Maximilen Lucé)

Cf. Michel CHEVREUL, De la Loi du contraste simultané des Couleurs, ect., O.N. ROOD, de New-York,

Théorie scientifique des Couleurs, et les écrits de Charles HENRY, bibliothécaire à la Sorbonne.

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Extrait de: Les hommes d'Aujourd'hui - Librairie Léon Vanier - 9e volume.

N°368 Spécial Georges SEURAT - texte de: Jules CHRISTOPHE.

Georges SEURAT - (1859-1891) - SEURAT

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