La Vie de Van Gogh à Auvers sur Oise durant la courte période où il vécut à Auvers sur Oise avant sont suicide.

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La vie de Van Gogh à Auvers sur Oise.

La vie de Van Gogh à Auvers sur Oise pendant la courte période où il vécut à Auvers avant sont suicide à l'Auberge Ravoux, le Docteur Gachet, ect...

La vie de VAN GOGH à Auvers sur Oise.

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On vit Vincent Van Gogh rentrer chez Ravoux. Il revenait courageusement, heureux peut-être, s'étant tiré en plein corps une balle de revolver. Il monta dans sa chambre ; et il demanda qu'on le laissât tranquille.

 

Un jour, Vincent eut encore la force de peindre des Corbeaux au-dessus d'un champ de blé, là-haut, sur le vaste plateau; puis il rentra sans rien dire aux Ravoux, et il se jeta sur son lit, où il dormit toute une longue nuit. Il resta plusieurs jours sans quitter l'auberge.

Mais, vers la fin de l'après-midi du 27 juillet, il sortit sans une toile ; et il s'engagea derrière le château d'Auvers, grande bâtisse d'un blanc jaunâtre, sise sur une hauteur, dans les arbres. Pas d'ornements; tout le charme existe dans les proportions de la façade, des fenêtres et du toit.

C'est ce château qui figure précisément dans ce tableau de Vincent : Effet de soir : « Deux poiriers tout noirs contre ciel jaunissant; avec des blés et dans le fond violet le château encaissé dans la verdure sombre ».

Un paysan que j'ai retrouvé et qui se souvient de Vincent, le vit ce jour-là; et il lui entendit dire : à c'est impossible, impossible! » Mais Vincent était toujours un peu « bizarre », me dit-il ; et il ne le considéra pas davantage.

Quelques heures plus tard, on vit Vincent rentrer chez Ravoux. Il revenait courageusement, heureux peut-être, s'étant tiré en plein corps une balle de revolver. Il monta dans sa chambre ; et il demanda qu'on le laissât tranquille.

Mais Mme Ravoux, voyant du sang sur ses vêtements, courut appeler le docteur Gachet et le docteur Mazery. Ce jour-là, c'était un dimanche, le docteur Gachet et son fils pêchaient dans l'Oise. Quand le docteur Gachet arriva, Vincent lui dit tout de suite qu'il avait agi en pleine conscience.

Il portait sur lui une dernière lettre adressée à Théo, et il y avait écrit cette phrase : «Eh bien, mon travail à moi, j'y risque ma vie et ma raison y a fondré à moitié».

La balle, des côtes, avait glissé dans l'aine. Vincent, stoïque, demanda sa pipe et il fuma.

Il eût fallu peut-être tenter une intervention chirurgicale. Mais, à Auvers, elle se présentait trop compliquée; et les docteurs n'essayèrent point de la réaliser.

Le docteur Gachet pensa tout de suite à prévenir Théo ; mais Vincent refusa de lui donner l'adresse de son frère. Le docteur Gachet fit alors porter par le peintre Hirschig une lettre chez Boussod et Valadon, au n° 19 du boulevard Montmartre. Elle était ainsi conçue :

«Cher Monsieur, j'ai tout le regret possible de venir troubler votre repos. Je crois pourtant de mon devoir de vous écrire immédiatement. On est venu me chercher à 9 heures du soir aujourd'hui dimanche de la part de votre frère Vincent qui me demandait de suite. (Moi — C'était le dire seul de Mme Ravoux). Arrivé près de lui, je l'ai trouvé très mal. Il s'est blessé... N'ayant pas votre adresse qu'il n'a pas voulu me donner, cette lettre vous parviendra par la maison Goupil...»

Théo accourut; il revenait de conduire sa femme et son enfant en Hollande. Il prit son frère dans ses bras, et il l'étreignit de toute son affection. Et comme il lui disait qu'on allait le sauver, Vincent, doucement, répondit : « C'est inutile! la tristesse durera toute la vie. » Et il passa la journée du 28 juillet à réconforter son frère, à parler de toute leur famille; et, le 29 juillet, à une heure et demie du matin, exactement, n'ayant pu s'acquitter envers Théo et envers la vie, Vincent rendit l'âme, comme il l'avait promis!

Théo écrivit à sa mère :

Chère mère,

« On ne peut pas trouver de consolation... C'est une douleur qui me suivra longtemps et que je porterai toute ma vie en moi. Tout ce que l'on pourrait dire maintenant, c'est qu'il a trouvé la paix qu'il avait réclamée lui-même... O mère, il était tout mon frère ! ...»

« L'enterrement eut lieu, m'a dit M. André Bonger, par une journée splendide et d'une chaleur excessive. Je ne me souviens pas de l'heure exacte, mais je pense qu'il était environ midi.

« Nous avions silencieusement déjeuné dans une petite pièce de l'auberge. Dans la chambre mortuaire, des amis avaient accroché les dernières toiles du peintre, d'une impression poignante.

« Théo et moi, nous conduisions le deuil.

« Lui et moi, nous avons fait tomber une pelletée de terre sur le cercueil, descendu dans la fosse. Le docteur Gachet a prononcé un bref discours, auquel Théo a répondu par ces quelques mots qui me sont restés gravés dans la mémoire : « Messieurs, je ne saurais vous faire de discours, mais je vous remercie du fond du coeur. »

« Je ne me souviens pas des noms de tous ceux qui ont assisté au convoi ; mais il n'y avait pas plus d'une douzaine d'amis et quelques gens du pays qui étaient venus sur la prière du docteur Gachet.

« Aux côtés du docteur Gachet, il y avait le père Tanguy, Emile Bernard, Laval (le peintre, compagnon de Gauguin à la Martinique), Hirschig, — un autre peintre hollandais, Van der Valk, qui travaillait à Auvers, et Mlle Mesdag, devenue ensuite sa femme.

«Je ne saurais vous faire un portrait complet de Vincent dans l'espace d'une lettre. Il est tout dans son oeuvre et dans sa correspondance. C'était le plus noble caractère d'homme qu'on pût rencontrer ! Franc, ouvert, vif au possible, avec une certaine pointe de malice drôle. (Moi. — Et ceci n'en fut-il pas un trait quand il écrivit à son frère:

« Ce n'est pourtant pas mal trouvé qu'un journaliste conseille au général Boulanger de se servir désormais pour donner le change à la police secrète, de lunettes roses, qui selon lui iraient mieux avec la barbe du général. Peut-être cela influencerait-il d'une façon favorable, déjà tant désirée depuis si longtemps, le commerce des tableaux. ») Excellent ami, termine M. André Bonger, inexorable juge, dépourvu d'égoïsme et d'ambition, comme le prouvent ses lettres si simples, où il est aussi bien lui-même que dans ses innombrables toiles. »

La santé précaire de Théo ne résista point à sa profonde douleur. De jour en jour, la maladie sans trève l'accabla. Vincent appelait son frère. Transporté dans une maison de santé à Utrecht, Théo y mourut, quelques mois après Vincent. le 21 janvier 1891.

Un dimanche du mois de décembre 1921, j'allai à Auvers, avec ma femme et le peintre Giran-Max, pour voir la tombe de Vincent.

C'était une belle journée froide, et de gros nuages blancs s'arrondissaient sur un ciel bleu. Il avait plu dans la nuit, et nous marchions sur un sol mou; mais le vent soufflait et nous poussait là-haut vers le cimetière, qui est un carré entouré de murs et pris sur le plateau des champs.

Nous allâmes à l'aventure dans ce cimetière blanc, comme tous les cimetières où la guerre a jeté des morts si jeunes et tant de pierres si blanches; nous cherchions Vincent; et nous vîmes d'abord les tombes de Goeneutte, de Murer et de Madame Chevalier.

Nous n'avions aucune hâte; un plaisir d'une nature singulière nous retenait dans cet amas de croix ; nous y étions venus pour Vincent; il était là, quelque part. Nous avions peur de le trouver trop vite. Et chacun de nous songeait à sa tombe.

Nous redoutions de la trouver banale, d'un modèle suranné, une stèle de pierre portant un médaillon en bronze. Lui qui avait été si pauvre, si obscur! Et nous cherchions vraiment ce monument-là, obsédés par toutes les sottises de pierre qui sont dans tous les cimetières, et qui abondent aussi au cimetière d'Auvers. Nous regardions autour de nous, devant nous, en marchant sur le gravier, dans la paix de ce jour de repos. C'est ici un champ nu, sans arbres . Des meules de blé montaient derrière un mur; et des sapins, là-bas, plantés en dehors, bordaient un côté du grand carré de silence.

 

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VINCENT VAN GOGH par GUSTAVE COQUIOT - Librairie OLLENDORFF PARIS - 1923

 

La vie de Van Gogh à Auvers sur Oise - Vincent Van Gogh à Auvers-sur-Oise

(téléchargement d'une vidéo sur AUVERS SUR OISE)

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