La Vie de Van Gogh à Auvers sur Oise durant la courte période où il vécut à Auvers sur Oise avant sont suicide.
Généralités Les œuvres de Vincent VAN GOGH
La vie de VAN GOGH à Auvers sur Oise.
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Van Gogh regagna donc Auvers ; et il se mit à peindre des portraits. Après celui du docteur Gachet, dont il fit une variante, il peignit Clémentine Gachet devant un piano; la Demoiselle de chez Ravoux; les Fillettes du garde-barrière d' Auvers sur Oise.
Au commencement de juillet, Vincent revint à Paris chez son frère; et là le visitèrent Albert Aurier, Lautrec, Emile Bernard et quelques autres peintres. Mais, à peine arrivé, il voulut repartir.
Il regagna donc Auvers ; et il se mit à peindre des portraits. Après celui du docteur Gachet, dont il fit une variante, il peignit Clémentine Gachet devant un piano; la Demoiselle de chez Ravoux; les Fillettes du garde-barrière d'Auvers; puis, après avoir peint des champs de blé, là-haut sur le plateau, toujours sur des toiles de 30, il s'éprit du Jardin de Daubigny; et il le représenta deux fois. Il décrira ces nouvelles toiles, comme il l'avait fait si lyriquement à Arles et à Saint-Rémy ; et l'on retrouvera ici les «états» de sa merveilleuse intelligence, qui ne sombrait momentanément que sous les coups répétés du mal. Il expliqua ainsi sa toile du Jardin de Daubigny.
« Avant-plan d'herbe verte et rose. A gauche un buisson vert et lilas et une souche de plante à feuillages blanchâtres. Au milieu un parterre de roses, à droite une claie, un mur, et au-dessus du mur un noisetier à feuillage violet. Puis une haie de lilas, une rangée de tilleuls arrondis, jaunes, la maison elle-même dans le fond, rose, à toits de tuiles bleuâtres. Un banc et trois chaises, une figure noire à chapeau jaune et sur l'avant-plan un chat noir. Ciel vert pâle. »
Assurément, quand on revoit aussi par la pensée tous les autres magnifiques commentaires qui accompagnent chacun de ses tableaux, commentaires qu'il faut lire dans les lettres à son frère et dans celles à Emile Bernard; — quand on songe au pénétrant et continuel examen qu'il fit de lui-même, aux surprenantes investigations qu'il poussa au plus profond de sa conscience; — quand on étudie le développement de cette intelligence lucide, précise, de qualité presque incroyable; — quand, enfin, on veut voir de quelle force fut, au milieu des pires situations physiques et morales, le pouvoir de contrôle de cet homme, — on peut bien affirmer, certes, que Vincent Van Gogh ne fut pas un fou au sens où le public l'entend ; mais seulement — et ce fut assez ! — un homme atteint d'une maladie nerveuse — avec troubles mentaux ou crises passagères, qu'on eût dû, mieux, certains jours, arracher à lui-même. Et, ainsi l'on peut peut-être affirmer encore que le drame de l'oreille coupée ne fut que l'aboutissement des terribles et surexcitantes discussions que Vincent eut, à Arles, avec Gauguin. Discussions, dont il put dire lui-même :
«Gauguin et moi nous causions de peinture et d'autres questions de façon à nous tendre les nerfs jusqu'à l'extinction de toute chaleur vitale.»
Et encore :
« Avec Gauguin et moi, la discussion est d'une électricité excessive, nous en sortons éreintés. »
Un jour, l'idée nous vint de faire lire le Me volume des lettres de Vincent (Arles, Saint-Rémy et Auvers) à un chirurgien et docteur en médecine, dont la vive intelligence, à formes multiples, rayonne passionné.. ment sur tous les sujets. Ce chirurgien, tous mes amis savent qu'il se nomme Christian Dupinet. Après avoir étudié le livre que je lui avais confié, il me dit :
« J'avoue, mon cher Coquiot, que vous m'avez fait lire un des livres les plus beaux et les plus intéressants qui soient; et je comprends qu'il vous ait passionné. Assurément, ce littérateur improvisé, plein d'un lyrisme aussi inattendu, aura augmenté, si je puis dire, votre admiration pour le peintre et l'aura certainement quelque peu transformée.
« Quant à la maladie de Van Gogh (Bien entendu, c'est là que, moi, je voulais en venir !), il est très difficile, d'après ses lettres seulement, de la définir d'une façon très précise.
« Il eut, m'avez-vous dit, la syphilis. Et les accidents dont il a été victime sont-ils la conséquence de cette syphilis? Les excès de tabac, de café et d'alcool ayant surexcité à un degré incroyable un cerveau en perpétuelle ébullition, ont-ils contribué, de concert avec les spirochètes, à l'effondrement d'un homme dont les facultés de l'esprit étaient si harmonieusement établies ? Cela est possible, très probable, sinon certain.
« Quant à l'épilepsie — le docteur Peyron, à Saint-Rémy, se raccrochait, dit Vincent lui-même, à cette maladie —, elle peut n'avoir été que symptomatique. De plus en plus, en effet, l'épilepsie, maladie autonome, perd du terrain, et un jour viendra où elle ne sera plus considérée que comme un syndrome.
« Pouvons-nous dire maintenant que Vincent Van Gogh fut atteint de paralysie générale ? Certes, la paralysie générale, si injustement dénommée, se manifeste sous tellement de formes que les personnes non initiées comprennent avec difficulté l'opposition constante entre le nom et la chose. C'est pourquoi il faut plutôt parler ici de méningo-encéphalite diffuse et non de paralysie générale.
« Pour mon compte, je crois que Vincent Van Gogh fut atteint de méningo-encéphalite diffuse — à forme larvée et quelque peu particulière —, et que tous les accidents pour lesquels il fut traité ne furent que des symptômes ou un syndrome qu'on a à tort pris pour une affection autonome. ».
Le placement de Vincent à Saint-Rémy, où on le laissa « végéter avec des malades corrompus profondément », comme il le dit lui-même, fut, en tout cas, une lourde faute. Seul, Théo reste au-dessus de tout reproche. Il ne savait pas; il se laissa conduire par les médecins. Il eût fallu garder Vincent dans une simple maison de repos, et lui permettre de peindre sans répit; — car, trop souvent, sous prétexte de soins, aussi bien à Arles qu'à Saint-Rémy, durant de longues semaines, tout travail lui fut interdit. Or, en dernier lieu, que fit le docteur Peyron? Rien, nous l'avons dit. Oui, directeur de pension de famille, où les pensionnaires étaient plus ou moins déments — et c'est tout ! D'ailleurs Vincent ne put-il pas écrire, à ce sujet, lui-même :
« Pour moi la santé va bien de ces jours-ci; je crois bien que M. Peyron a raison lorsqu'il dit que je ne suis pas fou proprement dit, car ma pensée est absolument normale et claire entre temps et même davantage qu'auparavant. »
A Auvers, Vincent n'est pas entouré d'une meilleure protection. Cette fois la pension de famille de Saint-Rémy est ouverte ; on applique le système de l'open door ; mais le docteur Gachet, spécialiste maintenant des maladies du coeur, ne peut pas mieux sauvegarder Vincent que le docteur Peyron. Théo, lui, donnait à son frère toute sa vie. Sur un efficace conseil du docteur Peyron, il eût tout de suite repris Vincent avec lui...
Tout d'un coup, Vincent se sentit seul, effroyablement. Il lui sembla que tout le monde se détournait de lui, l'évitait, et cela était en partie exact; car il se montrait si facilement irascible.
Un jour, en exemple, se trouvant chez le docteur Gachet et remarquant une toile de Guillaumin qui n'était pas encadrée : Une femme nue couchée, il s'emporta, comme il la trouvait très belle, dans une injurieuse colère ; et, en exigeant qu'elle fût encadrée sur le champ, il enfonça la main dans la poche de son veston, y cherchant peut-être un revolver. Mais le docteur Gachet, résolument, le fixa dans les yeux ; et Vincent recula, s'enfuit.
Il fut plusieurs jours sans oser revenir chez son ami. On le vit errer dans les champs, ne peignant plus, l'air hagard. Ce qu'il n'avait jamais fait, il suivait l'Oise, s'arrêtant quelquefois pour regarder l'eau, fixement. Les péniches qui dormaient là, jaunes, vertes ou rouges, le fascinaient ; puis il remontait d'un élan brusque vers Auvers ; et il marchait furieusement devant la maison du docteur Gachet, ne se décidant pas à entrer.
Soudainement, le mal dont il souffrait, précipita ses coups. Des nuits sans sommeil l'épuisèrent. Il raconta à Ravoux qu'il ne pouvait plus tenir, qu'il sentait la vie s'en aller de lui. Et comme l'aubergiste, par des paroles gaillardes, s'efforçait de l'encourager à vivre, Vincent ne lui répondait plus que par un sourire triste. Et il pensait à Monticelli dont il avait pu dire :
« Considérant toutes les misères de ses dernières années, y a-t-il de quoi s'en étonner qu'il ait fléchi sous un poids trop lourd, et a-t-on raison lorsque de là on voudrait déduire qu'artistiquement parlant il ait manqué son oeuvre ? J'ose croire que non, il y avait du calcul bien logique chez lui et une originalité de peintre, qu'il demeure regrettable qu'on n'ait pas su soutenir de façon à en rendre l'éclosion plus complète. »
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VINCENT VAN GOGH par GUSTAVE COQUIOT - Librairie OLLENDORFF PARIS - 1923
La vie de Van Gogh à Auvers sur Oise - Vincent Van Gogh à Auvers-sur-Oise
(téléchargement d'une vidéo sur AUVERS SUR OISE)
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