La Vie de Van Gogh à Auvers sur Oise durant la courte période où il vécut à Auvers sur Oise avant sont suicide.
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La vie de VAN GOGH à Auvers sur Oise.
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Mais, ici, à Auvers, la peur de Vincent Van Gogh devenait plus aiguë, détruisait sourdement la dernière parcelle d'espoir qui pouvait subsister en lui, l'eût mené tout de suite directement au suicide si des prostrations complètes n'avaient pas, comme à Saint-Rémy, terminé ses crises.
Il écrivait, sur ce sujet, lamentablement :
« Moi je ne peux dans ce moment que dire que je pense qu'il nous faut du repos à tous. Je me sens — raté. — Voilà pour mon compte — je sens que c'est là le sort que j'accepte et qui ne changera plus... Et la perspective s'assombrit, je ne vois pas l'avenir heureux du tout. »
Et, plus loin, écrivant à Théo et à sa belle-soeur, il ajoute :
« Je cherche d'habitude à être de bonne humeur assez, mais ma vie à moi aussi est attaquée à la racine même, mon pas aussi est chancelant... J'ai craint— pas tout à fait, mais un peu pourtant — que je vous étais redoutable étant à votre charge. »
Et, enfin, malgré tout ce que pouvait affirmer le docteur Gachet, il ne croyait plus à une guérison. Sans doute, à Saint-Rémy, il avait connu les mêmes affres ; il avait douté de toute la science du docteur Peyron, —si, certains jours, il l'avait jugé «très capable». Même à son cher ami Gauguin, qu'il n'avait pas cessé d'aimer, et qu'il eût voulu rejoindre en Bretagne, il avait souvent écrit qu'il s'était vu finir en « état qui dégrade !» Mais, ici, à Auvers, la peur devenait plus aiguë, détruisait sourdement la dernière parcelle d'espoir qui pouvait subsister en lui, l'eût mené tout de suite directement au suicide si des prostrations complètes n'avaient pas, comme à Saint- Rémy, terminé ses crises.
Déjà, à Arles, au moment où tout s'était effondré de ses rêves : sa petite maison de la place Lamartine perdue pour lui, ce séjour qu'il eût voulu si long dans le Midi, — tout cela anéanti par la méchanceté des hommes, il avait souvent pensé alors à terminer brusquement sa vie; et, un jour, il avait écrit à Théo:
« Si j'étais sans ton amitié on me renverrait sans remords au suicide et quelque lâche que je sois je finirais par y aller. Là, ainsi que tu le verras, j'espère, est le joint où il nous est permis de protester contre la société et de nous défendre.
Baudelaire, dans le même ordre d'idées, avait déjà justifié ainsi la mort volontaire de son ami le doux poète Gérard de Nerval.
Puis, Vincent Van Gogh étonnait brusquement, en s'occupant de nouveau de tout : de couleurs, de factures, de projets de tableaux. Ainsi, pour ses meubles laissés à Arles, et que les Ginoux devaient lui envoyer à Auvers, il leur adressait la lettre inédite suivante :
Mon cher Monsieur Ginoux,
« Celle-ci pour vous prier de vouloir bien expédier par petite vitesse mes deux lits et les garnitures de lits qu'il y a encore chez vous.
« Je crois qu'il sera sage de vider le paillasson, car la paille coûtera autant comme frais de transport que d'en acheter de la nouvelle.
« Le reste des meubles, ma foi, il y a par exemple la glace que je voudrais bien avoir. Vous collerez des bandes de papier dessus pour empêcher que cela se casse — mais les deux commodes, chaises, tables vous pourrez les garder pour votre peine et s'il y avait encore des frais vous me le feriez savoir.
«Je regrette beaucoup d'être tombé malade le jour que je suis venu à Arles pour prendre congé de vous tous — j'ai été malade deux mois, depuis, sans pouvoir travailler. — A présent pourtant je suis encore remis complètement. Mais je vais retourner dans le Nord et donc, mes chers amis, en pensée je vous serre la main bien fortement ainsi qu'aux voisins et croyez que là-bas je penserai encore souvent à vous tous, car c'est vrai, comme me dit Mme Ginoux, que quand on est amis on l'est pour longtemps. Si par hasard vous verriez les Roulin vous n'oublieriez pas de leur dire bien le bonjour.
« Donc je termine la présente, espérant que Madame Ginoux est tout à fait remise de son malaise et vous serrant encore la main, croyez-moi
tout à vous,
VINCENT.
Veuillez adresser les lits
Monsieur V. Van Gogh
Paris
Petite vitesse
en dépôt en gare.
« Je ne compte rester à Paris qu'une quinzaine tout au plus, puis je vais travailler à la campagne; c'est pourquoi prenez bien soin de mettre sur l'adresse en dépôt à la gare. Sans cela, si vous avez à m'écrire, mon adresse à Paris est 19, Boulevard Montmartre.
Maison Boussod et Cie.
Et c'était cette autre lettre encore inédite :
« Mes chers amis Ginoux, de suite je veux répondre à la lettre de Mme Ginoux pour dire que j'ai été bien content d'avoir de vos nouvelles ; je regrette bien que M. Ginoux se soit blessé et ait tant souffert. Je vous en prie, faites faire l'emballage de mes affaires par quelqu'un pour que lui ne s'éreinte pas avec; je vous rembourserai volontiers de tous les frais que vous pourrez avoir, mais que lui ne se fatigue pas trop de peur que sa blessure ne s'ouvre. Mais ainsi j'y compte que vous expédierez samedi, car j'attends après. Oui, moi aussi, j'ai bien regretté de ne pas pouvoir revenir à Arles pour prendre congé de vous tous, car vous savez bien que je m'étais attaché à gens et choses de chez vous d'une amitié sincère. Mais dans les derniers temps j'attrapais davantage la maladie des autres que de guérir la mienne. La société des autres malades m'influençait mal et enfin je n'y comprenais plus rien. Alors, j'ai senti qu'il valait mieux essayer un changement et, d'ailleurs le plaisir de revoir mon frère, sa famille et les amis peintres jusqu'à aujourd'hui m'a fait du bien et je me sens absolument calme et en état normal. Le médecin d'ici dit qu'il faut se jeter dans le travail en plein et ainsi me distraire.
« Celui-là se connaît bien en peinture et aime beaucoup la mienne, il m'encourage fort et deux, trois fois par semaine, il vient passer quelques heures avec moi pour voir ce que je fais.
« Ils ont deux fois écrit un article sur mes tableaux. Une fois dans un journal parisien et l'autre fois à Bruxelles où j'avais exposé et maintenant, dernièrement encore, dans un journal de mon pays la Hollande et cela fait que beaucoup de gens ont été voir mes tableaux. Et ce n'est pas fini. Il est d'ailleurs certain que depuis que j'ai cessé de boire j'ai fait du meilleur travail qu'auparavant et il y a toujours cela de gagné.
« Mais je pense souvent à vous tous encore on ne peut pas comme on veut dans la vie, là où on se sent attaché le plus il faut partir, mais les souvenirs restent et l'on se souvient — obscurément comme dans un miroir — des amis absents.
« Ainsi j'espère que l'expédition pourra se faire samedi. Voici encore l'adresse :
Vincent Van Gogh,
chez Ravoux place de la Mairie
Auvers-sur-Oise
(Seine-et-Oise)
Petite vitesse.
« Comme cela, il ne saurait y avoir erreur. Et, je vous remercie d'avance de votre peine mais que Ginoux prenne un homme pour faire l'emballage et ne s'éreinte pas, je vous rembourserai les frais.
« Vous souhaitant bonne santé et complète guérison, salutations bien cordiales.
VINCENT VAN GOGH.
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VINCENT VAN GOGH par GUSTAVE COQUIOT - Librairie OLLENDORFF PARIS - 1923
La vie de Van Gogh à Auvers sur Oise - Vincent Van Gogh à Auvers-sur-Oise
(téléchargement d'une vidéo sur AUVERS SUR OISE)
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