Généralités Les œuvres de Vincent VAN GOGH
Restauration des tableaux - Techniques et conseils.
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RESTAURATION DES TABLEAUX - TECHNIQUES ET CONSEILS.
CHAPITRE I.
La fumée des cierges, l'humidité des églises, pour les tableaux de sainteté ; le soleil ou encore l'humidité, pour les tableaux des amateurs ou des galeries publiques ; la fumée du tabac, celle du charbon de terre, les vapeurs sulfureuses, les exhalaisons des latrines, toutes les odeurs pénétrantes sont nuisibles à la peinture, surtout aux tableaux frais. L'humidité, elle seule, leur caause des ravages affreux en révivifiant les couleurs métalliques ; le soleil les gerces, les fendille partout ; enfin, le temps, qui ne ménage rien, les attaque aussi sourdement, mais sûrement. Il est donc indispensable, lorsqu'on est possesseur ou conservateur de tableaux, de ne pas être totalement étranger à l'art de la restauration, ne fût-ce pour être à même de choisir, en connaissance de cause, un homme vraiment habile auquel on puisse confier ce travail délicat.
Du dévernissage à sec.
L'orsqu'un tableau est devenu roux, sombre, enfumé, on peut en enlever facilement le vernis, si c'est un vernis à l'essence ; dans le cas contraire, on ne saurait le dévernir sans faire courir à la peinture les risques les plus sérieux.
Dans le premier cas, et lorsqu'on est vis-à-vis d'un vernis à l'essence, il y a deux procédés différents pour dévernir : l'un consiste à réduire le vernis en poussière en l'usant avec les doigts ; l'autre, à laver la peinture avec de bonne eau-de-vie de vin : ce dernier moyen, le plus prompt et le plus facile, est aussi le plus utilisé.
Lorsqu'on veut dévernir à sec, on met le tableau à plat sur une table, puis, sur un coin, on pose de la colophane en poudre et l'on frotte d'abord une des parties les moins importantes, en arrivant peu à peu et de proche en proche jusqu'à ce que tout soit fini ; alors, avec un plumeau, on chasse la poussière, mais non pas avant, parce que celle que fait le vernis en s'usant et mélangée avec la poudre de colophane, loin de nuire à l'opération, l'accélère. On doit donc simplement la pousser d'une place sur une autre ; cette opération est longue et demande de la patience et aussi le plus grand soin ; sans cela on pourrait enlever avec le vernis les glacis qui recouvrent certaines parties des chairs. Les ombres aussi doivent être fort ménagées, sous peine de perdre leur transparence.
Somme toute, la couleur ne doit être altérée nulle part, puisqu'en l'altérant vous feriez perdre au tableau son harmonie.
Du dévernissage à l'eau-de-vie.
Le tableau posé sur une table, on prend un linge très-propre et très-fin qu'on imbibe dans l'eau-de-vie, et avec lequel, sans frotter, on humecte une partie de la toile. Au bout de quelques instants, on lave cette partie avec une éponge douce pleine d'eau pure et fraîche, et l'on revient plusieurs fois, en ayant soin de s'arrêter à temps pour ne pas risquer d'entamer la peinture.
On lavera ainsi progressivement toute la surface du tableau, en ayant soin de ne se servir, pour essuyer à mesure les places épongées, que des parties du linge qui sont restées propres. Lorsqu'on croit l'opération réussie, avec un linge fin, sec et doux, on essuie la peinture pour bien voir s'il ne reste aucune trace de vernis et s'il y a encore quelques parties à nettoyer avec l'eau-de-vie, puis avec l'eau pur, après quoi l'on essuie et on laisse bien sécher avant de poser le nouveau vernis.
L'eau pure employé pour nettoyer les tableaux est un des moyens les plus innocents qu'il y ait, en ce qu'il n'a prise que sur la crasse qui les recouvre ; elle suffit à les débarrasser de tous les corps gluants, tels que gomme arabique, colle de poisson, colle forte, miel, sucre candi, ect., qui se dissolvent facilement dans l'eau.
Le blanc d'oeuf, lorsqu'il est devenu vieux, n'est soluble ni dans l'eau ni en agissant sur lui par les acides : cela vient de la malheureuse habitude de quelques artistes qui vernissent au blanc d'oeuf pur sans addition de sucre candi ni d'eau-de-vie.
De tous les sels alcalins qui peuvent nettoyer les tableaux, tels que cendre de bois, cendre de perles, sel de verre, potasse et sel de tartre dissous dans l'eau, un seul, à notre avis, doit être employé, car tous les autres attaquent l'huile et les couleurs, et sont de véritables mordants appliqués au nettoyage des tableaux. On peut donc se servir de sel de tartre, et commencer par une faible solution, qu'on peut renforcer ensuite.
Si cependant, pour un nettoyage, toutes les ressources ci-dessus indiquées restaient sans résultats, on essayerait du borax, qui, dissous dans l'eau, donne l'alcali le plus innocent et agit doucement et lentement ; les cendres de bois, finement tamisées, produisent le même résultat lorsq'on les répand sur le tableau, et qu'après les avoir arrosées d'eau tiède on frotte légèrement avec l'éponge. Mais il ne faut pas laisser séjourner longtemps cette lessive sur la couleur, on doit l'enlever avec une éponge dès qu'on s'aperçoit du nettoiement.
L'eau de chaux pure ou dissolution de chaux dans de l'eau peut rendre le même service.
Les savons étant obtenus par un mélange de graisse ou d'huiles avec les sels alcalins, ceux-ci en acquièrent par suite une force dissolvante de laquelle on doit se méfier. Le savon noir surtout peut devenir d'un emploi fort dangereux en certains cas ; on doit donc, quand il est nécessaire de s'en servir, éprouver leur force sur la partie la moins importante du tableau, et s'arrêter s'il y a danger. Tout ce que nous venons de dire témoigne assez de la nécessité de ne confier des tableaux de prix pour les nettoyer qu'à un restaurateur habile et prudent.
Le savon battu dans l'eau pure, où l'on aura mis un peu de sel ordinaire, produit une mousse ou écume avec laquelle on peut nettoyer les peintures les plus enfumées. On doit mettre cette écume sur les parties à nettoyer, et, dès qu'elle se résorbe et disparait, l'enlever avec une éponge imbibée d'eau pure.
Avec de l'esprit-de-vin et de l'huile de térébenthine, on obtient une eau dite à nettoyer, dont se servent d'ordinaire les marchands de tableaux. Le mélange doit se faire ainsi : deux parties d'esprit rectifié avec une partie de térébenthine ; d'autres huiles coupées dans cette proportion donnent les mêmes résultats : telles sont celles d'aspic, de lavande et de romarin.
Les tableaux non vernis peuvent se nettoyer par des moyens plus doux ; on peut y employer du levain dissous dans de l'eau ; de la farine dans de l'eau de chaux ; de l'eau-de-vie ou du vignaigre.
La salive est parfois employée sur de très-petites toiles ; mais elle peut agir sur les couleurs en raison de l'acide phosphorique qui existe en elle.
Un des moyens les plus désastreux employé par certains restaurateurs, est de se servir d'urine pour les nettoyer ; on ne doit jamais l'employer.
Il en et aussi qui se servent du sublimé corrosif de mercure ; c'est un poison terrible et aussi dangereux pour l'homme qui l'emploie que par les résultats qu'il peut amener là où on l'applique.
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Extrait du : MANUEL COMPLET ET SIMPLIFIE DE LA PEINTURE A L'HUILE SUIVI DE LA RESTAURATION DES TABLEAUX par F. GOUPIL - PARIS - DESLOGES LIBRAIRIE 1861
Restauration des tableaux - Guide de restauration - Manuel de restauration
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