Généralités Les œuvres de Vincent VAN GOGH
Restauration des tableaux - Techniques et conseils.
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RESTAURATION DES TABLEAUX - TECHNIQUES ET CONSEILS.
CHAPITRE II.
Il ne suffit pas de savoir dévernir, nettoyer, revernir un tableau pour résumer en soi la science du restaurateur ; bien loin de là : car les bois, les toiles, les cartons sur lesquels ils ont été faits demandent souvent même plus de réparation que le tableau même.
Il y a des panneaux vermoulus, pourris, fendus, voilés ; il y a des toiles qui se ratatinent, dont la peinture s'écaille, se ride ; il existe des trous, des ouvertures dans certaines toiles qui nécessitent des réparations de nature aussi variée, que les dégâts auxquels le restaurateur doit remédier.
Pour rapporter de vieilles peintures sur des toiles neuves, il est des études qu'on ne saurait éviter de faire, et comme le peu d'étendue de ce traité ne saurait contenir tous les renseignements relatifs à une opération si délicate, nous renvoyons aux sources de la sience à cet égard. On aura donc à consulter les manuels et traités de Serbaasn de Fiosillo et de Montereg.
Un vieux tableau dont la toile est crevassée, trouée, friable, ne peut subir d'autre opération que d'être rentoilé, c'est-à-dire collé sur une toile neuve.
Lorsqu'il ne s'agit que de raccommoder quelques places isolées dans lesquelles un dégat est arrivé, on peut le faire en se servant de fragments de toile usée qu'on colle à l'envers du tableau.
Quand aux bosses creuses ou sortantes qui se manifestent parfois sur un tableau qui aura été en contact avec un corps dur, ou bien qui aura été frotté contre un angle, il est peu de moyen d'y remédier, du moins complétement.
Pour y essayer, on doit aplatir et repasser à l'envers les places ainsi endommagées, et, si la toile n'a pas été percée par une suite du renfoncement qu'elle a subi, il est nécessaire d'y pratiquer une incision ; puis on colle sur le revers un peu de charpie appuyée sur un fragment de vieille toile, et, par-dessus, on retouche le tableau avec un ton semblable à celui qui existait sur l'endroit malade.
Il y a eu un temps où, faute de connaissance nécessaire, en place de vernir le tableaux, on les enduisait avec un corps gras. Ces sortes d'enduits, durcis par le temps, offrent une difficulté énorme à surmonter pour le restaurateur ; car ni l'eau pour laver, ni l'acide pour gratter ne peuvent en avoir raison. La meilleure façon et, selon nous, de traiter ces tableaux avec l'huile de lin. Pour en arriver à leur nettoiement, il faut, pendant les chaleurs de l'été, les couvrir entièrement avec cette huile, en ayant soin, à mesure que vous la voyer s'absorber et s'emboire, d'en verser de nouvelles sur les places d'où elle est disparue ; au bout de dix à quinze jours, cette couche d'huile est devenue gluante. Vous vous servirez alors d'alcool pur et fort pour enlever cette huile , qui entraîne les anciennes parties huileuses avec elle ; à mesure qu'elles disparaîtront, vous verrez renaître les couleurs dans leur pureté primitive.
Nous avons dit comme le blanc d'oeuf pur, posé comme vernis et renouvelé de temps à autre, finit par former une croûte jaunâtre et plus dure que la gomme copale elle-même, et que, presque toujours, elle résiste aux acides, ainsi qu'aux sels les plus actifs. Un des meilleurs moyens est de frotter la toile avec de l'huile de lin, de la laisser imbibée de cette huile une heure ou deux, et, au bout de ce temps, de l'enlever par l'esprit-de-vin ; avec l'huile de lin, le blanc d'oeuf viendra.
Une chose encore vient détériorer les tableaux, c'est la moisissure , il y en a de deux sortes : la moisissure proprement dite et la moisissure fausse ou apparente.
La première provient de l'humidité ; celle-là n'est qu'un mince inconvénient parmi tant d'autres qui sont attachés à la peinture ; lorsqu'elle est récente, on fait sécher le tableau, on le nettoie par le frottement, et tout est dit. Cependant il peut arriver que, par suite, le tableau ait perdu sa transparence ; si cela était, il faudrait le dévernir et le revernir.
La moisissure apparente peut venir de plusieurs causes que devons connaître, puisque chacune d'elles a son remède. L'une des espèces de moisissures que nous venons de dire provient de mordants trop violents dont on se sera servi pour nettoyer le tableau, et qui en ont dénaturé les couleurs ; quelquefois ce moisi apparent cède à l'huile grasse qui vient rafraîchir les tons de la peinture. Mais lorsque, par ce moyen, on ne réussit pas, on doit opérer avec de l'acool et du vernis au mastic en égale quantité, et s'en servir comme si l'on voulait dévernir.
Il arrive que la moisissure se met après des peintures vernies à l'esprit ; on doit alors se servir de cette même substance pour l'enlever et en débarrasser le tableau.
Quelquefois on voit se manifester de la moisissure après avoir rentoilé une peinture ; en ce cas elle provient de la chaleur du fer à repasser dont il à fallu se servir, laquelle roussit les couleurs en brûlants l'ancien vernis.
Il arrive souvent, dans une circonstance pareille à celle-ci, que cette apparente moisissure s'enlève avec l'alcool et l'huile de térébenthine ; d'autres fois, on ne peut parvenir à raviver les couleurs qu'à l'aide de l'huile grasse qu'on y ajoute.
On voit sur certaines peintures se former immédiatement du moisi lorsqu'on les humecte pour les nettoyer ; cela provient du blanc d'oeuf qui les recouvrait et qui n'a pas été enlevé avant de les vernir ; il est bien entendu que cela ne peut arriver qu'à des tableaux craquelés et crevassés, ce qui permet à l'eau de pénétrer sous le vernis et d'atteindre le blanc d'oeuf ; il devient nécessaire en ce cas d'enlever par l'esprit-de-vin, soit pur, soit mêlé d'huile de lin, le blanc d'oeuf avec le vernis tout ensemble.
Il arrive souvent aussi q'un tableau de moyenne dimension, ayant été peint par glacis et non par empâtement, se gerce de toutes parts, en sorte que la peinture semble couverte d'un réseau, et c'est là un inconvénient auquel il est extrêmement difficile de remédier, excepté dans certains cas où, les crevasses n'étant pas trop nombreuses, on peut les remplir avec un cérat fait de cire vierge fondue dans la térébenthine.
Il y a fort peu d'outils qu'on puisse employer pour le nettoyage des tableaux ; ainsi, en fait d'instruments de fer ou d'acier, on ne se sert que du grattoir et du rasoir, et encore ils ne doivent servir que pour enlever, en les râclant, les aspérités, qui parfois ont tellement durci, que ni l'alcool, ni aucune lessive, ne sauraient les faire disparaître.
On se sert d'un fer à repasser demi-chaud pour étendre une toile neuve derrière une peinture ; il est indispensable aussi pour aplatir des couleurs écaillées.
Lorsqu'on fait cette opération, on doit d'abord couvrir les placesécaillées d'un papier saucé de craie blanche. Cela fait, on passe et repasse le fer à plusieurs reprises, et jusqu'à ce qu'on ne sente plus dessous d'inégalités.
Peut-être bien que, dans l'opération, le papier s'attachera après la peinture ; garder-vous alors de vouloir le retirer de vive force, car vous pourriez enlever avec un fragment de la peinture ; mouillez-le patiemment jusqu'à ce qu'il se détache.
Dans le cas où la partie à réparer est considérable, on doit la couvrir de colle d'amidon et placer par-dessus un papier huilé.
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Extrait du : MANUEL COMPLET ET SIMPLIFIE DE LA PEINTURE A L'HUILE SUIVI DE LA RESTAURATION DES TABLEAUX par F. GOUPIL - PARIS - DESLOGES LIBRAIRIE 1861
Restauration des tableaux - Guide de restauration - Manuel de restauration
(téléchargement d'une vidéo sur AUVERS SUR OISE)
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