PISSARRO appliquant dans sa rigoureuse logique la loi des complémentaires, sertit ses toiles dans des cadres blancs qui, sans influence sur les couleurs.

www.van-gogh.fr

 

Généralités Les œuvres de Vincent VAN GOGH

Accueil >VAN-GOGH.FR > PISSARRO - (1830-1903).

PISSARRO - (1830-1903).

Tout savoir sur PISSARRO, sa présence sur la ville de Pontoise et d'Auvers sur Oise, ces toiles peintes sur le Valhermeil et Chaponval.

PISSARRO - (1830-1903).

Camille PISSARRO - 2 Tableaux & œuvres PISSARRO Biographie

Eaux-fortes et pointes sèches de Camille PISSARRO - page 2

Catalogue exposition Camille Pissarro Les expositions de Camille Pissarro

Musée Camille Pissarro de Pontoise Livres sur Camille Pissarro

Camille Pissarro par Christophe Duvivier Les signatures de Pissarro

Catalogue raisonné sur Pissarro Photos sur Pissarro Lucien Pissarro

Tombe de Camille PISSARRO au cimetière du Père Lachaise à Paris

PISSARRO - (10 juillet 1830 - 13 novembre 1903) - peintre et graveur.

Pissarro appliquant dans sa rigoureuse logique la loi des complémentaires, sertit ses toiles dans des cadres blancs qui, sans influence sur les couleurs, laissent aux tons leur valeur exacte.

 

Luministe puissant et symphoniste impeccable dans le judicieux arrangement de ses tons, il s'affirmait en outre possesseur profond des essences intimes de la vie agreste, familier avec les aspects exacts des choses et des êtres de la campagne. L'arbre est restitué dans son apparence normale; l'être vit sa vie spéciale. Il ajuste au diapason d'une technique identique ses ciels et ses paysages, qui, dès lors, s'associent en une concordance eurythmique, tandis que ses co-exposants surplombent encore leurs terrains de ciels non divisés. Plus encore il se particularise par sa méthode de travail. Les impressionnistes, fougueux et crânes peintres d'effets momentanés, les saisissent dans la relativité de leurs combinaisons évanescentes, les restituent prestement en leurs exceptionnels aspects. M. Pissarro fixe au pastel ou à l'aquarelle les effets transitoires puis, loin du site, se livre à un travail de synthèse philosophique au cours duquel les fugaces contingences s'élaguent. Seuls, subsistent les caractères durables.
Ces exhibitions révèlent en lui un aquafortiste fort adroit à rendre toutes les valeurs d'un dessin et très curieux dans ses procédés de gravure : sur une plaque de zinc, le métal sera dénudé par le papier à l'émeri, réticulé par la pointe sèche, teinté à la manière noire. Ses eaux-fortes séduisent par la vigueur de pointe, le dessin alerte et la justesse des tons.
A l'Exposition de 1877, M. Pissarro, appliquant dans sa rigoureuse logique la loi des complémentaires, sertit ses toiles dans des cadres blancs qui, sans influence sur les couleurs, laissent aux tons leur valeur exacte. En 1880, il teinte ses châssis des complémentaires de la couleur dominante du tableau : pour un soleil couchant à la dominante rouge, un cadre vert, pour une toile violacée, un cadre de ton jaune mat; un printemps d'aspect vert s'enchâsse dans du rose : la lumière resplendit plus congrue et plus harmonique.
La huitième exposition s'ouvrit en juin 1886, rue Laffitte, 1. Elle jalonne une évolution nouvelle dans la technique de M. Camille Pissarro qui récemment s'était imprégné des précises théories scientifiques de M. Charles Henry. Elles furent la confirmation rigoureuse des procédés que ses amis et lui avaient instinctivement pratiqués. Un ami de M. Henry, le peintre Georges Seurat, diviseur systématique et raisonné, exposa à M. Pissarro les règles mathématiques de la division du ton et la répartition des couleurs constitutives d'une impression visuelle, soit la coloration d'un objet, celle de l'atmosphère ambiante et les influences réactives des corps éclairés les uns sur les autres. M. Pissarro, disciplinant sa manière à la rigueur de ces raisonnements scientifiques, précisa sa division. Il connut l'intense coloration des ombres qui, loin de stagner en boues ténébreuses, sont d'une luminosité composite.
Puis, très rationnellement, son art évolue : M. Pissarro se soucie de rendre la sensation dans son intensité émotionnelle. Or, il juge que la minutieuse et lente juxtaposition des tons émousse la vivacité d'impression. Il se dévêt alors du pointillé méthodique et recouvre l'indépendance de ses procédés de division. Cette émancipation, succédant à une période de travail scientifique, semble avoir avivé d'un vigoureux renouveau l'art si jeune du peintre. Sa spontanéité et sa franchise de vision subsistent; sa facture aboutit à des clartés plus vibrantes, ses ombres se colorent; la mosaïque du travail matériel s'est embellie et sa synthèse philosophique résume plus savamment encore.
Tel apparaît le talent de M. Pissarro (mars 1890) chez M. Van Gogh, 19, boulevard Montmartre. La lumière s'épand en concertantes irradiations dans les recoins les plus ombreux de ses toiles. Les ciels, d'une équitable intimité avec les paysages, rayonnent des immatérielles clartés astrales. Les êtres, les animaux, d'un dessin caractéristique, se meuvent souplement dans la limpidité de leur atmosphère propre. Le fastueux apparat des colorations resplendit. Quelques tableaux :
A Eragny. Le soleil ascendant diaphanéise l'azur d'un ciel très haut; l'horizon infini de coteaux boisés se dégangue des vapeurs aurorales. La gelée blanche, que n'émeut pas cette superficielle chaleur, durcit, cristalline. L'aigre bise transit les êtres. Une jeune fille, rigide en l'envol de ses hardes flottantes, casse des brindilles pour attiser une flamme qui s'écrase et se courbe ondulante; un enfant tend au feu ses mains gourdes : la transparence glaciale d'une pimpante matinée d'hiver.
Des bœufs pâturent dans une clairière, entre des bois qu'on sent profonds et denses; les rayons obliques d'un flambant crépuscule illuminent leurs croupes et projettent sur l'épaisseur des mousses de longues ombres mouvantes. D'allure souple, la vachère circule.
La fenaison en une triomphale après-midi de juin. Lestement des femmes éparpillent, avec des grâces de jongleuses, l'herbe desséchée, impondérable, où l'air vague. Le groupe des femmes a les ondulations circulaires d'une ronde de sylphides : une fête de tons clairs.
Une nouvelle cueillette de pommes, d'une profondeur harmonique plus intense que l'ancienne toile et prouvant l'heureuse influence des théories scientifiques sur le talent de M. Pissarro.
D'autres paysages encore, non moins caractéristiques, puis des peintures à la détrempe que, malgré la dureté grossière du procédé, M. Pissarro sait rendre agréables de tons : un marché grouillant d'une vie pléthorique comme une kermesse flamande. Sous l'averse, un pâtre ancestral, drapé d'un lourd manteau secoué par la rafale; des moutons entassés avec, entre eux, parfois, des intervalles non de bitume mais de lumière.
Le ciel jouit ineffablement. Mais surtout l'âme se béatifie en une joie calme, en un bonheur pacifiant. C'est une félicité douce, une efflorescente allégresse de printemps, une cajolerie de fraîcheur. La sérénité de cet art a sa source dans le cœur du peintre que cette vie de rudes combats n'a enfiellé d'aucune amertume. Et pourtant l'indifférence, l'injustice ont longtemps été l'aigrissant cortège de son effort. Maintenant les ans ont semé sur sa tête leur solennité blanche sans séniliser son talent, et ce grand artiste, avec la même tranquillité patriarcale, magnifie son œuvre entre ses deux fils Lucien et Georges, l'un peintre, l'autre sculpteur, également doués.
Au souvenir des mauvais jours, son bon regard doux sourit sereinement.

page précédente CLIQUEZ ICI

Georges LECOMTE.

 

Extrait de : "Les Hommes d'Aujourd'hui" - numéro 366 - Editeur Gérant: Léon Vanier.

paru vers 1895-1899 ?:

 

camille pissarro par lucien pissarro

Camille Pissarro par Lucien Pissarro - couverture de la revue

"Les hommes d'Aujourd'hui" numéro: 366 - PISSARRO

 

PISSARRO - (1830-1903) - Camille PISSARRO - (1830-1903)

(téléchargement d'une vidéo sur AUVERS SUR OISE)

http://www.guide-touristique.info/tfr/video/auvers.mpg


 

NOUVELLES PAGES MISES EN LIGNE:

DAUBIGNY - CEZANNE - PISSARRO - TOULOUSE-LAUTREC - VAN GOGH

 

 

fils rss de www.van-gogh.fr

© 2007-2011 - www.van-gogh.fr | Contact | Plan du site | Flux RSS | Mentions légales |

 

COPYRIGHT 2007-2011 - Dernière modification : 14 Juillet 2009

Les principaux réseaux sociaux du web pour promouvoir ---> WWW.VAN-GOGH.FR ----> Cliquez ici Partager via Additious Merci pour votre participation.

Publier dans MySpace ! Partager sur MySpace ! | twitter réseau sociale | delicious.com | facebook.com | blogger.com | WordPress.com |