Le peintre Caillebotte mourait encore jeune en 1894. Il instituait RENOIR, avec lequel il avait été très lié, son exécuteur testamentaire...
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Auguste RENOIR - (25 février 1841 - 3 décembre 1919).
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Le peintre Caillebotte mourait encore jeune en 1894. Il instituait Renoir, avec lequel il avait été très lié, son exécuteur testamentaire.
Le peintre Caillebotte mourait encore jeune en 1894. Il instituait Renoir, avec lequel il avait été très lié, son exécuteur testamentaire. Renoir allait avoir de ce fait toute une action à poursuivre auprès de l'Etat. Caillebotte s'était joint aux Impressionnistes à leur seconde exposition, en 1876. Il s'y était produit avec ses Raboteurs de parquet, des œuvres exécutées à l'atelier, de tons sobres, par conséquent ne laissant point voir ces traits marqués, que la pratique de peindre en plein air avait amené chez les Impressionnistes. Caillebotte, après ce début, liant définitivement son sort au leur, devait se mettre comme eux à peindre en plein air, devant la nature. Mais tout en développant à son tour la gamme des tons clairs, il le faisait sans ajouter un apport particulier à ce que les premiers partis avaient trouvé. Il devait peindre le paysage, en s'inspirant surtout de Claude Monet. Quand il se joignait aux Impressionnistes le grand effort était fait, la formule de Fart nouveau était établie et quoique ses œuvres soient dignes d'une place au milieu des autres, elles ne sauraient cependant être tenues qu'au second plan.
Caillebotte était riche. Il avait formé une importante collection d'œuvres de Manet, de Degas, de Pissarro, de Claude Monet, de Sisley, de Renoir, de Cézanne qu'il léguait, par testament, à l'Etat, pour être placée au Musée du Luxembourg. Quelques années auparavant l'offre faite au Musée de l’Olympia de Manet avait soulevé de telles colères, vu naître une telle résistance avant d'être acceptée, que le legs survenant maintenant, en addition, de tout un ensemble d'œuvres de Manet et des Impressionnistes susciterait sûrement une grande hostilité et courait même le risque d'être refusé. Renoir devait donc se livrer à un long travail, de concert avec les héritiers de Caillebotte, auprès des représentants de l'Etat, pour faire accepter les tableaux légués.
Une opposition très forte contre l’entrée au Luxembourg d'une collection entière d’Impressionnistes se manifesta, en effet, dans certains milieux artistiques. Cependant ceux qui s'y laissaient aller n'osèrent poursuivre ouvertement le rejet du legs. Ils prirent une voie détournée pour atteindre leurs fins. Ils essayèrent d'abord d'empêcher que les conditions mises à sa générosité par le testateur ne fussent remplies, puis, déjoués sur ce point, s'efforcèrent d'obtenir, comme pis aller, qu'on n'acceptât qu'une partie de la collection, réduite le plus possible. Le testateur demandait que tous ses tableaux entrassent au Luxembourg, sans exception. Il ne s'était point inquiété de l’exiguïté du Musée. Arguant du manque de place, l’Administration des Beaux-Arts déclara qu'elle n accepterait les tableaux, qu’à la condition d'être laissée libre de choisir dans l’ensemble les meilleurs, pour les placer au Musée, en nombre proportionné à l’espace disponible. Les autres seraient envoyés aux Palais de Compiègne et de Fontainebleau. Renoir et les héritiers de Caillebotte repoussèrent cette proposition. Ils craignaient que, s'ils laissaient pleine liberté à l'Etat, très peu de tableaux n'entrassent au Luxembourg, pendant que le plus grand nombre serait envoyé à Compiègne et à Fontainebleau, relégué ainsi au loin; ce que le testateur avait voulu éviter.
Après pourparlers, Renoir et les héritiers consentirent à une transaction. L'Etat ferait un choix, mais en s'engageant à mettre au Luxembourg tous les tableaux choisis et en outre à comprendre indistinctement, dans le choix, des œuvres de tous les peintres représentés dans la collection. C'était une manière de respecter, au moins en esprit, la volonté du testateur. Il s'était surtout proposé, en stipulant l'entrée de la collection entière au Luxembourg, d'y faire pénétrer les peintres ses amis sans préférence, de manière à ce qu'aucun ne demeurât au dehors. Mais ce point ne fut admis parles représentants de l'Etat qu'avec difficulté, car il s'agissait surtout de Cézanne, qui excitait une véritable horreur, si bien qu'alors qu'on se résignait à prendre des œuvres de tous les autres, on pensait délibérément à écarter les siennes. Cependant Renoir et les héritiers de Caillebotte furent inflexibles et les représentants de l'Etat durent céder sur ce point, c'est à-dire accepter des tableaux de Cézanne, avec ceux des autres.
Après accord, on choisit, pour le Luxembourg, deux Manet sur trois, huit Claude Monet sur seize, six Sisley sur neuf, sept Pissarro sur dix-huit, tous les Degas au nombre de sept, de petites dimensions, deux Cézanne sur quatre. Renoir était représenté dans la collection par huit tableaux, on en prit six. Parmi se trouvaient de ses œuvres les meilleures, son Bal à Montmartre et sa Balançoire de l'exposition de 1877, rue Le Peletier, qui avaient apporté cette tonalité imprévue des ombres violettes, en plein air. Renoir s'était employé avec dévouement à faire exécuter les dernières volontés de son ami Caillebotte. Le Musée du Luxembourg s'ouvrait aux Impressionnistes, ce qui était un notable avantage pour des artistes jusqu'alors méprisés par le public et honnis dans les sphères officielles. Et en consacrant ses efforts au bien des autres, il avait heureusement travaillé pour lui, car il prenait place au Musée, avec des tableaux qui le montraient sous un aspect très personnel et très caractéristique.
Renoir a surtout été un peintre de figures, mais, porté comme tous les Impressionnistes à travailler en plein air devant la nature, il s'est aussi adonné au paysage. Ses tableaux de cette sorte sont peints dans une gamme colorée et lumineuse, ils offrent un aspect décoratif, en prenant le mot dans un sens élevé; la nature s'y laisse voir sous des traits ornés.
En considérant l'ensemble de son œuvre, on reconnaît qu'il a surtout été le peintre de la femme. Il l'a pénétrée d'une sensualité d'ordre délicat. Il a tout le temps peint des nus d'un charme voluptueux, aux contours souples, où s'est manifestée toute sa personnalité. A un certain moment, au milieu de sa carrière, il a cherché à préciser la forme de ses nus, à y introduire la fermeté des contours. Il regarde alors vers Ingres. Mais cette recherche, dans le nu, de la ligne précise n'apparaît chez lui que transitoire. Il est vite revenu, pour ne plus l’abandonner, à la forme souple, voluptueuse et enveloppée, qui est sa manière naturelle de sentir et de s'exprimer. Il se dégage de son œuvre un type féminin fort original que l’on voit apparaître dès le début. C’est celui de la jeune Parisienne, allant de la bourgeoise à l’ouvrière, de la midinette à la fille qui danse au bal Montmartre, une petite personne svelte, pimpante, habillée gentiment, rieuse, ingénue. A cette Parisienne des XIXe et XXe siècles, Renoir a donné une grâce et un agrément, auxquels on peut trouver delà ressemblance avec ceux dont les peintres du XVIIIe siècle ont empreints un tout autre monde et une tout autre classe de femme.
Renoir s'est marié et a eu trois enfants. Son fils aîné Pierre, après des études régulières au Conservatoire, entré au théâtre, s'est fait une place distinguée parmi les acteurs parisiens. Renoir avec le temps est d'abord arrivé à l'aisance, puis à la fortune. L'âge venu, il a été pris de rhumatismes, qui l'ont contraint d'abandonner Paris l’hiver. Il est alors allé s'établir à Cagnes, près de Nice, où il a acheté une campagne. Il s'y est construit une maison au milieu de jardins et il y a joui du plaisir de voir fleurir ses orangers et mûrir ses olives.
Depuis qu'il s'est établi à Cagnes, sur la Méditerranée, où la douceur du climat lui permet de travailler en plein air, il s'est remis à peindre le paysage, auquel il s'était autrefois adonné. Ses paysages, survenus ainsi dans de nouvelles conditions, offrent des traits qui les différencient de ses œuvres antérieures du même ordre. Il y a surtout introduit les oliviers, que lui présentaient son jardin et les terres voisines et, tout en restant fidèle à la réalité, a su leur donner une allure, qui en fait des arbres de noblesse et de dignité. Comme devant lui, dans un groupe d'amis, on faisait justement la remarque que ses paysages du Midi, avec les oliviers, donnaient bien des campagnes ayant un aspect différent de celui du Nord, ce que tant de peintres venus du Nord allant travailler dans le Midi ne savent faire, je l'ai entendu dire : « Ah ! Le Midi, ce n'est pas tout d y aller pour le peindre, il faut pouvoir le pénétrer. Et j’ai dû mettre du temps et m'appliquer, pour bien saisir les oliviers et les donner avec leur juste physionomie. » On peut recommander à l’attention des jeunes gens, cette réflexion d'un artiste, parvenu à la grande renommée et en pleine possession de ses moyens, qui déclare que ce n est toujours que par un travail soutenu et une étude suivie, qu'il lui est possible de saisir quelque aspect nouveau delà nature.
Théodore DURET
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Histoire des Peintres Impressionnistes (Editions FLOURY 1922 - Théodore DURET)
Pierre-Auguste RENOIR - (1841-1919) - RENOIR - (1841-1919) - Auguste RENOIR
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