Généralités Les œuvres de Vincent VAN GOGH
Georges SEURAT - (1859-1891).
Georges SEURAT - page 2-3 Tableaux et œuvres SEURAT Biographie
Tombe de Georges SEURAT au cimetière du Père Lachaise à Paris
Georges SEURAT - (1851-1891) - SEURAT.
La Baignade de Georges SEURAT exposée aux Indépendants en 1884, après avoir été refusée au Salon, la vision du peintre s'objective encore dans des morceaux d'une qualité rare d'ailleurs, sur ces personnages un peu réels qui s'immergent nus ou s'étalent sur une berge de la Seine.
Pour les observer mieux, il concluait à l'utilité de la technique de la division des couleurs qui permet d'écrire lisiblement avec les peintres du prisme, les contrastes et les dégradés par quoi elles s'exaltent, et d'atteindre sûrement le maximun de saturation, par quoi de puissantes valeurs s'incrivent.
Sous sa dictée, Jules Christophe en 1889 résumait sa théorie : « L'art, c'est l'harmonie; l'harmonie, c'est l'analogie des contraintes (contrastes), l'analogie des semblables (dégradés), de ton, de teintes, de ligne; le ton, c'est-à-dire le clair et le sombre; la teinte, c'est-à-dire le rouge et sa complémentaire le vert, l'orangé et le bleu, le jaune et le violet; la ligne, c'est-à-dire les directions sur l'hozizontale. Ces diverses harmonies sont combinées en calmes, gaies et tristes : la gaieté de ton, c'est la dominante lumineuse; de teinte, la dominante chaude; de ligne, les directions montantes (au-dessus de l'horizontale); le calme de ton, c'est l'égalité du sombre et du clair, du chaud et du froid pour la teinte, de l'horizontale pour laigne. Le triste de ton, c'est la dominante sombre; de teinte, la dominante froide, et de ligne, les directions abaissées. »
Georges Seurat s'était d'abord assuré des bénéfices de sa théorie en expérimentant, par des dessins en valeur, la puissance expressive du contraste de ton. Faisant évoluer passionnément, mais logiquement, son crayon conté sur une feuille de papier Ingres, il exaltait, par des contrastes, des blancs rayonnants ou mats, donc joyeux ou brusques, des noirs sévères ou poignants.
La beauté nouvelle et définitive de ces dessins tient à ce que l'artiste a confié, sans conditions mesquines, l'expression de sa pensée à l'éloquence des oppositions du blanc et du noir. Il n'a pas surchargé les masses de ces vains détails pittoresques, par lesquels le blanc un peu éteint et le noir moins intense eussent été réduits au balbutiement. Il ne s'est pas arrêté, par exemple, pour évoquer la slendeur d'un dos nu, à décrire ses muscles et les fuites de ses contours; il s'est contenté d'exalter le rayonnement lumineux de sa chair, soit en excitant des blancs par des noirs jaillis du cadre, soit en les apaisant selon des courbes délicates jusqu'à une puissante silhouette d'ombre.
Quand Georges Seurat étend au chromatisme l'application du contraste efficace, c'est avec une même décision exempte de faiblesse. C'et sans émoi qu'il rejette le métier appris à l'école, les séductions des jus, le prestige des factures. Ce qu'il veut dire est pressant et se passe de chances.
Muni de ce procédé impersonnel : le point, qu'il fait servir aux exigences d'un audacieux parti pris, il conquiert sûrement ses toiles, sans détours ni peur. Il s'assied devant la nature, d'abord, pour refaire les arbres, les terrains, les êtres, les nuages, ect., selon leurs volumes essentiels. Comme il poursuit surtout la lumière, ses teintes sont peu variées d'abord, mais notées délicatement. Quand il se hâte, c'est le ton chaud du panneau en bois qui transparaît entre les touches afin que des feuillages ensoleillés, par exemple, recueillent, pour jaillir harmonieusement d'un ciel bleu, les additions d'orangé nécessaires.
Comme il procéde pour le ton, peu à peu il élève la teinte à des stricts usages expressifs. Exemmple : une figure de femme accroupie, appartenant à M. Félix Fénéon. La qualité du mauve de cet émouvant îlot d'ombre, isolé dans une lumière rousse, favorise l'expression grave de cette figure, dont la silhouette accentuée s'impose à la prairie environnante.
Plus tard, dans la Basse-Normandie : Fort-Samson (1885), Honfleur (1886), Le Crotoy (1899), il s'emparera successivement des angles secrets qui fixent les terrains et les architectures; il inventera ses sables, le sable! son rythme, sa luminosité, sa teinte imperceptibles. Il évaluera en peintre les densités de tous les ciels et de toutes les eaux par des nuances d'une exquise ténuité. Mais en quelque pays de ses conquêtes qu'il nous appelle, il nous portera avant tout, par des degrés infiniment proches et impérieux, jusqu'à l'odoration de quelque lumière magique rayonnant dans une belle unité de couleur grave ou blonde. Certe, peu importerait cette unité, si ses voies n'étaient celles de notre coeur. Il est facile de faire triompher grossièrement un blanc ou un rouge dans une toile, tandis que dans un Seurat rien n'existe trop, mais seulement dans cette mesure où il importe à notre plus grand bonheur.
De cette exquise sensibilité bénéficient toutes les toiles du peintre, qu'elles soient remplies d'éléments imposés par l'observation directe, ou qu'elles attestent un choix rigoureux; mais dans cette dernières, aucun bavardage, aucun chuchotement même, ne trouble en aucun point de leur surface, le chant qu'elles exhalent. La théorie des équilibres appliquée à toutes les grandes compositions, certes, garantit leur tenue.
Dans La Baignade, la première en date, exposée aux Indépendants en 1884 après avoir été refusée au Salon, la vision du peintre s'objective encore dans des morceaux d'une qualité rare d'ailleurs, sur ces personnages un peu réels qui s'immergent nus ou s'étalent sur une berge de la Seine. Néanmoins toute l'ampleur de Seurat et tout son oeil sont là, dans l'orchestration de teintes neuves et sonores, dans le pouvoir de propager de volume en volume une lumière glorieuse jusqu'à sa diffusion apaissée par le bleu des fonds délicats. Tandis que dans cette toile les silhouettes sont noyées dans la tache, c'est au contraire la vigueur significative de l'arabesque des ombes qui s'affirme dans Un dimanche à la Grande Jatte, devant l'espace ensoleillé.
Afin que l'oeil se hâte aux conteurs de ses grandes figures, le peintre n'a pas éclairé d'expressions attirantes leurs visages distraits. Leur jeunesse et leur vie n'y sont révélées que par la courbe de leur teinte et par sa qualité; exemple : ces miracles de fraîcheur et de vie odorante : le visage de la femme à l'ombrelle noire et celui de l'enfant vêtu de blanc, aux traits évoqués, non précisés. Les modes grotesques de 1886 ont inspiré à Seurat ces élégantes architectures vivantes, si simplement arrondies, qui repossent paisiblement leurs fonds clairs par la puissance et la variété de leurs tons.
M. Félix Fénéon suggère exactement, par une concise description du sujet, de quels équilibres sûrs émane le calme de cette composition : « Par un ciel caniculaire, à quatre heures, l'île, de filantes barques au flanc, mouvante d'une dominicale et fortuite population en joie de grand air, parmi ds arbres; et ces quelque qurante personnages sont investis d'un dessin hiératique et sommaire, traités rigoureusement ou de dos, ou de face, ou de profil, assis à angle droit, allongés horizontalement, dressés rigides sur des bandes d'ombres : comme d'un Puvis modernisant. »
N'est-ce pas un prodige d'atteindre à la grandeur dans la joie des teintes et sans le secours d'un seul des fragments du matériel antique qu'utilisait Puvis de Chavannes?
Lucie COUSTURIER - (1870-1925)
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Georges SEURAT par Lucie COUSTURIER (Editions G. CRES & Cie - 1920)
(1) De Delacroix au Néo-Impressionnisme, par M.P. Signac.
Georges SEURAT - (1859-1891) - SEURAT - (1859-1891)
(téléchargement d'une vidéo sur AUVERS SUR OISE)
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