Les premiers envois au salon de 1864 de Berthe MORISOT.

Berthe MORISOT - page 2-3-4-5 Tableaux & œuvres Morisot Biographie 2

Berthe MORISOT par Monique ANGOULVENT - pages suivantes 2-3-4-5-6-7-8

Acte de naissance Acte de mariage Acte de décès Tombe Berthe Morisot

Catalogue exposition Berthe Morisot Eaux-Fortes de Berthe Morisot

Les signatures Les livres sur Berthe Morisot Catalogue raisonné B. Morisot

Dans ce Salon de 1864 une agitation toute spéciale se faisait remarquer. Des groupes se formaient et se serraient à proximité de quelques toiles signées Berthe et Edma Morisot...

LES PREMIERS ENVOIS AU SALON DE 1864 DE BERTHE MORISOT:

LES PREMIERS ENVOIS AU SALON

C'était jour de vernissage. Dans les pièces que visitait une foule empressée, des centaines de tableaux, discutés, loués, critiqués, attiraient les regards. Dans ce Salon de 1864 une agitation toute spéciale se faisait remarquer. Des groupes se formaient et se serraient à proximité de quelques toiles signées Berthe et Edma Morisot. Deux femmes exposant... cela renversait tous les principes. Les critiques s'en émurent ; quelques-uns toutefois se montrèrent bienveillants.
La Revue nationale et étrangère, par la plume d'Asselineau, fit allusion aux débuts artistiques des demoiselles Morisot, « deux soeurs qui s'avancent, écrit-il, avec patience et intelligence dans l'étude sous l'invocation de M. Corot. »
Edmond About joignit à son appréciation flatteuse son étonnement de trouver tant de talent dans la peinture féminine.
Le Courrier artistique constatait : « A côté de M. Oudinot, ses charmantes élèves Mlles Berthe et Edma Morisot... Ce sont, poursuivait l'article, deux jeunes filles que ce Salon nous a révélées et auxquelles la vieille nature semble sourire dès leur début, comme souriaient autrefois aux chérubins enthousiastes qui accouraient â eux, les vieux maîtres du moyen âge... Un paysage Effet du soir, par Mlle Edma, et un vieux chemin à Auvers, par Mlle Berthe, prouvent la douce admiration des adeptes pour le maître et même en de certains endroits rappellent ce dernier au point qu'on s'y méprendrait aisément. Cependant les souvenirs des bords de l'Oise, différemment choisis mais interprétés de la même façon par l'une et par l'autre soeur, se rattachent évidemment plus au maître de M. Oudinot qu'à M. Oudinot lui-même : ainsi l'on voit parfois, et la famille en est toute réjouie, des enfants nouveau-nés avoir quelques traits du grand-père. » Ce jugement était un bel encouragement pour de jeunes débutantes.

Berthe aussitôt pensa à l'exposition suivante, elle y participa en effet, ayant composé à cette intention dans un genre différent, une nature morte : un chaudron. Ce sujet, banal cependant, frappa par l'heureux choix des tons, la vigueur des ombres, l'éclat des lumières. « Les femmes réussissent vraiment bien dans cette peinture de ménage », devait dire â ce propos Paul Mantz dans sa critique sur le Salon.
Une autre toile de Berthe reproduisait, sous le nom modeste d'Etude, les traits d'une jeune femme rêvant sur les bords fleuris d'un ruisseau.
L'influence de Corot y semblait particulièrement accusée. « Cette toile, fut-il remarqué, est très lumineuse, les étoffes blanches qui enveloppent le corps de la jeune femme sont très fines et chaudement colorées, le paysage est vrai de ton comme la jeune pensive, il est peint avec beaucoup d'énergie. » Et, dans ces termes, le clairvoyant critique ajoutait, s'adressant à Berthe et à sa soeur :
« Bientôt ce seront les mains patriciennes des plus élégantes femmes qui tiendront la brosse et qui montreront la façon dont on fait de la bonne peinture. Courage, Mesdemoiselles ! Vous suivez une voie qui mène loin, et me paraissez décidées à marcher avec confiance et foi ; je vous en félicite vivement. »
M. Morisot voulant offrir à ses filles un dérivatif à leur travail proposa un petit voyage. D'un commun accord leur choix se fixa sur la Normandie, et le départ pour les Petites Dalles fut décidé.
Ce furent alors les longues courses à travers champs, le long des ruisseaux frais et limpides, ce furent les belles randonnées sur la mer aux nuances tantôt vertes et bleues, tantôt brunes et jaunes et dont les vagues étaient parfois aussi transparentes que du cristal.
La Bermondière, la Chaumiére en Normandie, furent peintes par Berthe au cours de cet été ; elle les destina au Salon.
Il est intéressant de lire dans la chronique artistique du journal le Temps cet article attirant l'attention sur la Bermondière et la décrivant ainsi : « Un joli cours d'eau qui s'agite sous de grands arbres attire de loin les regards ; placé très haut, trop haut sans doute au gré de la jeune artiste, ce petit tableau, doit à la mauvaise chance de l'emplacement qu'il occupe, de montrer une rare entente de l'effet. »
La personnalité de Berthe peu à peu se révélait ; elle se manifesta nettement dans la Vue prise en aval du Pont d'Iéna, et dans un paysage esquissé en Bretagne non loin de Quimper.
Dans ces toiles, elle évoque les sites dans l'exacte sensation qu'elle en a reçue ; elle néglige les détails qui, au lieu d'accentuer la vérité d'expression, peuvent lui nuire.
Ainsi depuis plusieurs années Berthe réalisait son rêve de peindre en plein air.
La maîtrise du talent de Corot, la richesse de son pinceau avait été pour elle un très fort exemple dont elle sut apprécier toute la valeur.
Par lui, elle avait reçu un reflet de la culture supérieure des maîtres français des siècles passés. Sur ces bases solides, elle allait dégager sa propre conception que son contact avec Manet devait bientôt favoriser.

Monique ANGOULVENT

CLIQUEZ ICI page précédente <---> page suivante CLIQUEZ ICI

Source: BERTHE MORISOT PAR MONIQUE ANGOULVENT

Editions Albert Morancé - année de publication 19?? vers 1933 ?

(Berthe MORISOT - en 1875)

Berthe MORISOT - (1841-1895)

(téléchargement d'une vidéo sur AUVERS SUR OISE)

http://www.guide-touristique.info/tfr/video/auvers.mpg