Berthe MORISOT, Berthe-Marie Pauline MORISOT, femme artiste peintre composant le grand mouvement impressionniste.

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La leçon de COROT à Berthe MORISOT.

Berthe MORISOT, Avec Camille Pissarro elle est la seule artiste dont les peintures ont été présentées à toutes les premières expositions impressionnistes.

La leçon de COROT à Berthe MORISOT - (1841-1895).

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La leçon de COROT à Berthe MORISOT, il accepta de diriger les filles de Mme Morisot dans la voie nouvelle qu'elles désiraient suivre...

LA LECON DE COROT A BERTHE MORISOT:


LA LEÇON DE COROT

Un soir Guichard rentra chez lui complètement bouleversé : Edma et Berthe venaient de lui manifester le désir très arrêté de faire de la peinture en plein air. Or pour lui, la réalisation d'un tableau d'après nature était la négation de toute science et de tout art. Longtemps il s'efforça d'étouffer les aspirations des jeunes filles qu'il qualifiait d'insensées.
Enfin devant leur obstination, à bout d'arguments, il se décida à parler d'elles à son ami Corot, ce grand paysagiste dont la sérénité des ciels et la poésie de la lumière forçaient déjà l'admiration. Corot se prêta de bonne grâce à la demande de Guichard et accepta de diriger les filles de Mme Morisot dans la voie nouvelle qu'elles désiraient suivre, et c'est ainsi qu'un jour on put voir Edma et Berthe accompagnées de Corot se diriger vers Ville-d'Avray.
Le printemps émaillait de fleurs l'herbe des champs. Corot s'y arrêta, y dressa son chevalet et donna aux deux sœurs la leçon tant souhaitée. Elles l'observaient curieusement. Etait-ce lui qui avait été si longtemps discuté, bafoué, repoussé ?
Il peignait debout, en blouse de coutil bleu, le cou encadré d'un col haut, les cheveux grisonnants passés dans une toque de velours. Sous son front large et lumineux, traversé par deux sourcils en accent circonflexe, ses yeux malins et rayonnants projetaient un sourire qui allait droit au cœur.
Le plus simplement du monde il leur donna ce conseil : « Regardez-moi faire », et indiquant les masses principales de son tableau, Corot dévoilait sa manière de procéder. Les grands traits lui rappelaient les petits détails. Peu à peu le paysage qu'il voyait se fixait sur sa toile et avec aisance tout se mettait en place.
En travaillant Corot monologuait : « Le beau dans l'art c'est la vérité baignée dans l'impression reçue; la forme, les valeurs, voilà l'essentiel, chacun voit la couleur à sa manière et exécute selon ses moyens. »
Pour Berthe et sa sœur, cette confrontation du peintre et de la nature fut une révélation. Elles découvraient leur nouveau maître au moment où celui-ci pouvait leur être le plus utile. Berthe et Edma ne restèrent pas sur cette seule impression. Elles revirent Corot à Paris et peu à peu entrèrent dans son intimité. Celui-ci, chez lui, était d'une intarissable gaîté. Il racontait à ses élèves l'histoire de ses tableaux, les idées qui les avaient fait naître ; il leur montrait toutes ses toiles l'une après l'autre. « Regardez-moi ça, est-ce gentil ? Que dites-vous de ces teintes-là ? Est-ce cela ? » On ne pouvait rester insensible à cette bonhomie si franche, à cette verdeur qui, on le sentait, provenaient de son insouciance, de sa naïveté, de sa touchante simplicité.

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Corot appréciait beaucoup le talent de Berthe et d'Edma. Les copies scrupuleuses de cette dernière le ravissaient particulièrement à tel point qu'il lui dit un jour montrant une de ses toiles : « Tenez je vous la donne, mais en échange je prends la vôtre. »
Par contre, Berthe, dont la personnalité était plus marquée, négligeait certains détails, se laissant aller à sa sensibilité et à sa propre conception artistique. Un trait montre à quel point Corot respectait la précision dans le détail : un jour Berthe lui apporta la réplique d'un de ses paysages. « Vous allez me recommencer cela, lui dit-il, dans mon tableau l'escalier a une marche de plus que dans votre étude. » Tout en reconnaissant les grandes aptitudes de Berthe, le maître aurait aimé chez elle plus d'exactitude, plus de discipline. En effet, celle-ci ne se contentait pas de la reproduction inconsciente et servile, elle transformait son modèle et se l'assimilait par un effort de volonté lucide et ardente. Berthe avait compris la leçon de Corot. Elle se plaisait à reconnaître les progrès considérables qu'elle avait réalisés sous sa direction ; elle avait  appris à mettre de l'air dans ses paysages. Un immense horizon de possibilités s'ouvrait désormais à ses yeux.
Corot, nullement mondain, était devenu pourtant un « habitué » de la famille Morisot; il y venait dîner chaque mardi à condition de fumer « pipette » au dessert. Il appréciait infiniment ce milieu où l'art tenait la place prépondérante et où il recevait l'accueil le plus simple, le plus affectueux.
Oh les bonnes soirées ! La douceur des lampes voilées, le crépitement joyeux de la bûche qui se consume, et dans cette atmosphère si reposante Corot parlant du passé.
Il aimait à échanger des impressions de voyage avec le père de ses élèves qui, lui aussi, revivait avec bonheur son séjour en Italie. Ces conversations devaient éveiller en Berthe le désir de connaître à son tour ces régions privilégiées.
En 1863, M. et Mme Morisot louèrent, dans un petit pays au bord de l'Oise, entre Pontoise et Auvers, une maison paysanne pour y passer l'été.
Corot venait alors de partir en voyage, mais, plein de sollicitude et conscient des regrets que son départ susciterait à ses élèves, il confia Berthe et Edma à un de ses meilleurs amis, Oudinot, avec mission de les escorter par monts et par vaux dans leurs études champêtres.
Oudinot était un peintre assez médiocre mais qui pourtant avait révélé dans quelques-uns de ses tableaux, de la simplicité, un certain style de composition, une respectueuse interprétation de la nature et une réelle noblesse des tons.
Très bel homme, Oudinot se faisait remarquer par sa grande force. Il était, raconte Tiburce Morisot, jeune frère de Berthe, un colosse avantageux mais bon enfant, à biceps monstrueux et particulièrement fier de casser des noyaux de pêche sous une pression de l'index.
Avec lui, les études au bord de l'eau se poursuivirent avec ardeur ; il stimula, s'il ne fortifia pas personnellement, le talent de Berthe et d'Edma.
Fortes des principes inculqués par Corot, elles travaillaient assidûment, apprenant à voir et à réaliser.
Le caractère de Berthe, craintif et d'une modestie exagérée, la portait à détruire de suite ce qu'elle faisait. Deux toiles cependant, datant de cette lointaine époque, trouvèrent grâce à ses yeux : l'une exprime la fraîcheur des bords de l'Oise, l'autre dépeint tout le charme mélancolique d'un vieux chemin ombré.

Monique ANGOULVENT

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Source: BERTHE MORISOT PAR MONIQUE ANGOULVENT

Editions Albert Morancé - année de publication 19?? vers 1933 ?

 

Berthe MORISOT - Berthe MORIZOT

(Berthe MORISOT - en 1875)

 

 

Berthe MORISOT - (1841-1895)

 

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(téléchargement d'une vidéo sur AUVERS SUR OISE)

http://www.guide-touristique.info/tfr/video/auvers.mpg


 

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