A deux pas de la place Edgar Quinet, à Montparnasse, dans son atelier de la rue de la Gaîté, le peintre Olivier O. Olivier développe une oeuvre réjouissante.
Généralités Les œuvres de Vincent VAN GOGH
OLIVIER O. OLIVIER, le peintre, exposition collection Gilles DEVES à Pontoise du 29 novembre 2009 au 7 mars 2010.
Exposition Gilles DEVES au musée Tavet-Delacour à Pontoise (2009-2010) - 2
Exposition de photographies d'Irina IONESCO à Pontoise (2009-2010)
Irina IONESCO, exposition de photographies à Pontoise (2009-2010)
Olivier O. Olivier Biographie du peintre Olivier O. Olivier
Musée PISSARRO Musée TAVET-DELACOUR Musées de Pontoise
Exposition du 29 novembre – au 7 mars 2010 au Musée Tavet-Delacour
Musée Tavet-Delacour
4, rue Lemercier
95300 PONTOISE
Tél. 01 30 38 02 40 / Fax: 01 30 30 50 46
E-mail: museetavet@ville-pontoise.fr
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L’Imagerie panique d’Olivier O. Olivier
A deux pas de la place Edgar Quinet, à Montparnasse, dans son atelier de la rue de la Gaîté, le peintre Olivier O. Olivier développe avec ingénuité une oeuvre réjouissante, résolument figurative, mais qui recherche l’illimité du sens et de la représentation. Dans un atelier silencieux comme un coup d’archet sur une longue chevelure, le peintre s’exerce à trouver la clé de chaque tableau, et imagine lentement son apparence en s’aidant parfois d’objets concrets, d’animaux réduits ou de fragments de la nature.
Membre de l’Oupeinpo (l’Ourvoir de Peinture Potentielle, du Collège de Pataphysique) depuis 1995, cet esprit doucement provocateur, drôle et épris d’inventions surprenantes, a été formé à l’école de son professeur de philosophie au lycée Michelet, Emmanuel Peillet, un des fondateurs du Collège de Pataphysique en 1948. Il est lui aussi membre du Collège depuis les années cinquante, décoré de l’ordre de la Grande Gidouille, régent d’Onirographie et petit-fils du père Ubu. La Classe de philosophie en mer (1995), représente à la mine de plomb des élèves obligés de se jeter à l’eau, au risque d’être engloutis, et que le meilleur surnage. C’est une bonne image de son goût du risque, et de sa formation classique, à l’opposé du vide moderne, mais aussi transcendée par le refus du sérieux, et le souci de jouer sa vie, et celle de ceux qui regardent, à travers des images novatrices.
L’œuvre d’Olivier O. Olivier a été intégrée naturellement au mouvement Panique à partir de 1964. Ce mouvement a été fondé par Arrabal, Topor, Olivier O. Olivier et quelques autres. Topor était son condisciple à l’Ecole des Beaux Arts à Paris. Ce fut une rencontre essentielle, car la créativité était pour le moins retenue, les cours peu exaltants ; après une séance de pose chahutée, Olivier O. Olivier quitte l’Ecole. A l’époque, le cubisme représentait l’absolu de la peinture, alors que pour lui, ce n’était qu’une manière de peindre. Il aurait pu continuer à peindre des paysages au sortir de l’école, mais passera six mois et quelques nuits blanches avant de trouver sa voie personnelle. Il va alors se lancer dans une peinture d’imagination qui a peu d’équivalents.
Le groupe Panique, mouvement souple, sans adhésion formelle, sans chef ni exclusion, perturbe le sens et les conventions, en particulier dans le domaine artistique.
Certains traits de l’œuvre d’Olivier O. Olivier offrent un air de famille avec le surréalisme pictural. Parmi ses références, l’œuvre d’un Max Ernst, ou celle d’un Magritte, l’école belge, la peinture métaphysique de De Chirico, sont importantes. De Magritte, il retient la discrétion, le refus d’interpréter sa peinture. Comme ce dernier, il semble dire : « Regardez ! Et ne demandez pas le sens de ce que vous voyez … ». Il ne tient pas à livrer le sens de ses œuvres tout de suite, mais plutôt faire sentir que la partie se joue ailleurs, dans l’invisible, en dehors de l’image claire. En fait, Olivier O. Olivier est très sensible aux « spectateurs », et s’interroge sans cesse sur leurs possibles réactions. Il aimerait les faire rire, et aussi leur donner à sentir la profondeur de son travail. Dans le cas contraire, le tableau n’est pas achevé. Il manque le trait décisif, le coup de pinceau qui achève l’œuvre, et cela peut prendre parfois trente ans ! son animal totémique serait la tortue, ou plutôt un empilement de tortues. Le tableau continue de vivre, jusqu’à l’estocade finale. Auparavant, il sera passé par toute une série de stades croquis, aquarelle, gouache, lithographie.
Comme les surréalistes, et comme les artistes Panique, il se méfie de la pose, de ceux qui « font » du surréalisme ou du fantastique. Léonore Fini, ou Paul Delvaux, par exemple, ont moins sa faveur. En un sens, il est économe de ses moyens. Par incapacité, dira-il, avec humour et modestie; plus sûrement, parce qu’il a le souci de préserver l’authenticité de sa peinture.
L’exigence du peintre suppose une longue patience, et de très longues séances d’atelier, qui correspondent bien à son goût pour l’intemporel. C’est une forme de résistance au temps, ou d’inconscience devant l’écoulement temporel. L’idée de résistance à la mort est bien l’un des axiomes de base énoncés par Arrabal. Et les œuvres des années soixante ou soixante-dix ne sont pas éloignées de lui. Il en savoure encore la saveur insolite, parce que sa manière de peindre semble avoir été adoptée une fois pour toutes, après mûre réflexion. Le choix de la peinture à l’huile donne une vie et une transparence qu’il ne trouve pas dans l’immédiateté froide de l’acrylique. La maturation est essentielle [...]. Ce qui est frappant encore chez ce peintre est le caractère opiniâtre de l’exploration des ressources intérieures. L’atelier qui donne sur une cour par des fenêtres masquées, indique que le peintre travaille ad occhi chiusi (les yeux fermés), la paupière refermée sur le rêve.
Ce qui ne l’empêche pas de regarder avec précision le monde extérieur, lors de voyages, où il regarde plus qu’il ne lit, sans lassitude, mais aussi à l’intérieur de l’atelier, où des compositions d’objets proposent une combinaison première qui donnera peut-être un tableau. Le mot « fantastique » ne lui convient pas exactement, car c’est le monde dans lequel il vit qui nourrit son imagination. Sa peinture, précise, ne correspond pourtant en rien à l’ambition réaliste des siècles passés, mais la réalité doit être là. Ce n’est pas non plus une peinture onirique, comme on pourrait le penser à première vue [...]. Il ne s’intéresse pas du tout à l’idée d’une peinture qui serait seulement « narrative ».
Ce n’est pas le monde onirique qui nourrit cette œuvre, mais la construction mentale d’images, parfois aidée, dans la vie veillée. Ainsi les objets dispersés dans l’atelier peuvent seconder l’imagination, comme un violon avec un martinet, un bouquet de crevettes desséchées hors d’un gobelet comme des fleurs, ou quelque peau de caméléon. La superposition montage d’images obsédantes, venues d’un livre lu enfant, comme celles de dinosaures dans les rues familières proches du square Delambre, la collision du présent avec le passé enfoui.... L’univers réel se repeuple de souvenirs, ou d’images obsédantes, manière de nier le passage du temps encore une fois. Ce dédoublement peut durer toute une vie. Il est relativement aisé de déceler chez ce peintre des lois qui rendent ses œuvres subtilement gratifiantes pour l’esprit, comme une prime de plaisir acquise contre le principe de réalité. Par de subtils décalages, l’œil doit constamment regarder le détail de ce qui est représenté, anamorphose paysagère, incongruité qui ouvre la voie aux chimères.
On pourrait multiplier les exemples de figures de rhétorique appliquées à l’art pictural, mais selon nous, si les représentations attendues sont perturbées, c’est pour transformer leur nature décevante autant que par goût pour une autre « manière de vivre ». Ainsi le genre canonique du « paysage » connaît une profonde mutation lorsque le peintre décide, au milieu des années quatre-vingt, de peindre des paysages circulaires, créant un oculus céleste au coeur d’une bande de terre étirée. Cette anamorphose s’accompagne d’une perturbation émotive forte qui transforme la vision du monde.
Ainsi la série des Arènes gelées renvoie à une contestation interne du principe de la corrida, chaleur et mouvement, tragique d’une mise à mort, puisque tous les gestes sont figés, et les protagonistes sont des bonhommes de neige à nez de carotte qui dédramatisent le spectacle. Néanmoins, tous les éléments d’une vraie corrida sont représentés avec précision, car le peintre aime la corrida.
Marc Kober
L'intégralité de ce texte a été publié dans Supérieur inconnu, numéro spécial sur la vie rêvée, printemps-été 2008.
Exposition OLIVIER O. OLIVIER à PONTOISE du 29 novembre 2009 au 7 mars 2010
Exposition collection Gilles DEVES à Pontoise - (95300)
Musée TAVET-DELACOUR - PONTOISE - 95300 - VAL D'OISE - Région Ile de France
localisation voir : google-maps-france
Heures et jours d'ouverture:
du mercredi au dimanche
de 10h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 h
Collections permanentes / Expositions temporaires
Plein tarif : 4 / 5 euros
Tarif réduit : 2 / 3 euros
-12 ans : gratuit
Groupes : Tarif réduit individuel + 30 euros
Groupes scolaires (sur rendez-vous) : gratuit
Renseignements:
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4, rue Lemercier - F. 95300 Pontoise
Tél. 01 30 38 02 40 - Fax : 01 30 30 50 46
wwww.ville-pontoise.fr / museetavet@ville-pontoise.fr
Pour s'y rendre:
Otto FREUNDLICH - (1878-1943) au Musée TAVET-DELACOUR en 2009
(Musée TAVET-DELACOUR - PONTOISE)
Exposition OLIVIER O. OLIVIER au Musée TAVET-DELACOUR - PONTOISE (95300)
du 29 novembre 2009 au 7 mars 2010
OLIVIER O. OLIVIER AU MUSEE TAVET-DELACOUR DE PONTOISE
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